1 DYPTIQUE POUR VIOLON ET PIANO
Citation de nous n'irons plus au bois
»... Ecrite en 1921 sans précisions de date cette pièce
double pour piano et violon est dédiée à Lucien RAYZACK
premier violon au théâtre de SENS.
C'est une des premières œuvres de
l'auteur qui commence à sortir de compositions plus
académiques comme les pièces d'orgue de la même époque (
Ave Maria et pièce en sol).
Dans la première section, la surprise
vient surtout de la manière dont après une entrée marquée
par les influences du jazz naissant, le compositeur
détourne une chanson populaire très connue pour nous en
offrir quelques variations.
Dans la seconde section, la longue
méditation du violon est soulignée par un ostinato du
piano dont le chromatisme discret confère beaucoup de
charme à toute la première partie.
Mais comme souvent chez IMBERT, la
mélancolie rêveuse cède la place à un certain
bouillonnement intérieur simplement contenu par des
réminiscences académiques qui nous amènent à la surprise
inattendue des dernières mesures et qui donne à l'œuvre
une unité artificielle.
Cette œuvre a été créée à PARIS le 28
décembre 1921 salle GAVEAU au cours d'un concert de
l'Heure musicale avec au violon Léonie LAPIE et au piano
Frédéric GAUTHIER.
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Madame Imbert docteur en médecine
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Le jardin de la maison des Sièges
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2 NOVELETTE POUR HARPE SEULE
Le titre de NOVELETTE doit tout à Robert
SCHUMANN qui intitula ainsi son opus 21 pour piano en
associant l'idée italienne de la novella (le récit) au nom
de Clara NOVELLO (remarquable chanteuse de son époque)
dans le but d'offrir à Clara WIECK, sa futur femme, un
bouquet de huit mélodies.
La NOVELETTE pour harpe seule semble
faire référence à Gabriel FAURE qui fût un des maitres de
Maurice IMBERT à l'école NIEDERMEYER. Il s'agit d'une des
premières œuvres que Maurice IMBERT a écrit alors qu'il
était encore à l'école NIEDERMEYER en 1912.
L'élan jubilatoire de l'œuvre va de
paire avec une maîtrise du style qui explique comment
l'année suivante le compositeur a obtenu les premiers prix
d'harmonie, de contrepoint et de composition.
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3 LA VERDURE DOREE..
Pour le cycle de la "VERDURE DOREE"
Maurice Imbert fait appel à Tristan DEREME dont la presse
de l'époque nous apprend qu'il écrit des poèmes réalistes
(il sera le parolier de DAMIA et de PATACHOU).
De l'amitié entre les deux hommes- Le
compositeur sera son parrain à la Société des auteurs -
naît le temps d'un cycle une collaboration que nous
pouvons suivre tout au long de l'année 1922. grâce à une
correspondance entre les deux artistes. DEREME laisse au
compositeur toute latitude quand au choix des vers qu'il
veut mettre en musique et s'estimera très satisfait du
résultat final.
Quant à Maurice IMBERT, respectant à la
lettre le manifeste fantaisiste - du nom de l'école
littéraire dont DEREME est à la source - il propose cinq
courtes phrases musicales qui illustrent quelques vers
d'un cycle de poèmes que l'auteur revendique lui même
comme fantaisiste.
Fantaisiste aussi la musique aux
sonorités de jazz qui évolue peu à peu vers un style de
ballade qui pourrait bien être celle d'un doux rêveur
parisien. D'abord écrit pour piano et chant, le cycle est
créé à Paris au 46ème concert Pro RENOVATION, salle
WAGRAM, le 3 avril 1925.
Maurice IMBERT est au piano et Jeanne
BEDU de l'opéra comique assure le chant. La critique
d'alors semble apprécier cette œuvre au charme singulier
"teintée de verts et d'ors fanés comme les jardins au
seuil de l'automne"
Par contre le redoutable maitre Alfred
BRUNEAU éreinte la version orchestrale donnée par les
concerts Lamoureux toujours avec Jeanne BEDU, le 26
décembre 1925. Il reproche au compositeur de gâcher un
sens du pathétique et de bonnes intentions par une
utilisation hors de propos du basson.
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Avec sa soeur Thérèse
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Le camp de Landau (il est 2ème à gauche)
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4 LE SOIR DESCEND SUR LA TRANCHEE
Cette pièce pour piano, écrite à SENS
dès le retour du compositeur après sa libération du camps
de LANDAU, date des premiers jours de 1919 alors que
Maurice lMBERT encore mobilisé à Sens tue le temps en
accompagnant au piano des séances de cinéma muet.
Elle est dédicacée à Antoinette VELUARD
qui donnera cette œuvre pour la première fois dans la
salle des fêtes de la Grande Rue de Sens le 22 février
1922. Une des partitions porte une affectueuse phrase
manuscrite de Maurice IMBERT pour sa sœur Marie Thérèse.
L'œuvre est offerte en supplément gratuit aux lecteurs de
la Semaine Musicale du 1er mai 1925 dont Maurice IMBERT
est devenu rédacteur -actionnaire et sera donnée une
quinzaine de fois en concert.
"LE SOIR DESCEND SUR LA TRANCHEE"
est à ranger sur le même rayon qu'une poignée de pièces
directement inspirée par la guerre de 14/18.
Les "DEUX POEMES MINEURS", "LA SERENADE
TRISTE" et le martial " LENDEMAIN DE BATAILLE"
appartiennent à cette époque et témoignent du traumatisme
qui ne s'est pas encore estompé.
Très réaliste, cette pièce pour piano
laisse entendre autour du son de lointaines canonnades des
réminiscences des sonneries qui rythmaient la vie dans les
tranchées.
Maurice IMBERT l'enverra avec
d'autres pièces au SALON D'AUTOMNE de 1924 où elle sera
bien accueillie par la critique nationale et lui vaudra
dans Le BOURGUIGNON un article élogieux de son compatriote
René RIGAL qui termine ainsi : "Nul doute que nos
compatriotes aimeront à connaître, à interpréter ou à
faire jouer les diverses œuvres du compositeur Maurice
IMBERT"
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5 PIECE POUR VIOLONCELLE
Cette pièce écrite en 1920 est bâtie
autour du violoncelle.
Ce n'est pas un hasard car, début 1920,
trois camarades de guerre qui ont vécu ensemble les
horreurs des tranchées se retrouvent à Paris : Maurice
IMBERT, le Sénonais Lucien Rayzac, violoniste sénonais et
le dijonnais Maurice MARECHAL, violoncelliste virtuose qui
enseignera au Conservatoire de Paris.
Naturellement, ils évoquent le souvenir
de l'épisode où Maurice MARECHALE en manque d'instrument
fit fabriquer par deux camarades bricoleurs avec une
caisse à munition et quelques boyaux de chat un
violoncelle de fortune sur lequel il jouait des variations
de chansons à la mode.
Ce violoncelle surnommé "le POILU" périt
plus tard dans la boue et ne survit aujourd'hui que par
une photo et une mention dans les mémoires de guerre
d'AUGUSTIN LAMBERT.
Ainsi nos trois compères comme les
qualifie le chroniqueur pouvaient-ils parler musique et
écouter MARECHALE faire miauler son instrument.
Heureusement, on ne retrouve rien de
cette ambiance guerrière dans cette pièce où la principale
préoccupation du violoncelle est de dialoguer avec le
piano autour de secrets que par discrétions nous
n'essayerons pas de percer.
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Le Camp de Landau en Allemagne en 1916,
Imbert est le 2éme assis à gauche
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