Quand RICO introduisit la rumba aux Sièges

FILIBERTO RICO, est né à La Havane vers 1910. Son père était cigarier et jouait de la clarinette dans l'orchestre municipal pour ses loisirs.

Il emmenait souvent, son fils aux répétitions. Un jour, en rentrant, Le père de Filiberto le trouva occupé à un étrange manège. Ayant disposé chaises et pupitres en demi-cercle dans la salle à manger, il dirigeait, avec conviction un orchestre fantôme.

Il fut inscrit à 7 ans à l'Academia (notre conservatoire). Il en sortit à treize ans avec un diplôme de professeur de flute et de solfège.



Arrivé en Europe en compagnie de son père, vers 1926, RICO rejoint comme d’ailleurs la plupart des musiciens cubains qui s’y produisaient à cette époque, une formation de jazz.

Il se produit en France et dans les pays scandinaves.

Il fit connaître la rumba en France dans les années 1920.

 De retour à Paris vers 1928, il fait partie de l’orchestre du dancing La Jungle à Montparnasse, orchestre de Jazz qui comprenait un grand nombre de musiciens cubains, ce qui explique qu’entre Fox-Trot, Charlestons et Shimmies et ce pour la première fois en France, on pouvait entendre quelques Sones, Danzones et Rumbas.

Tous les rythmes à la mode dans les années fin 1940 début 1950, dans le domaine de la musique typique, sont représentés dans son orchestre: rumba, boléro, guaracha, samba, baiao... avec un égal bonheur. RICO et son CREOLE BAND sont les maîtres à danser de cette époque où l’on veut se divertir et oublier la guerre et ses séquelles.

On retrouve dans le RICO’S CREOLE BAND des noms prestigieux: Antonio PICALLO, Carlos PETREL, Fermin Lorenzo JOVA, Pedro LUGO-MACHÍN, le grand sonero Oscar LÓPEZ et l’inoubliable Chiquita SERRANO.




Le RICO’S CREOLE BAND a même l’insigne honneur d’être le premier orchestre de danse en France a voir en 1951 gravé sur le tout nouveau support 45 tours vinyl deux de ses enregistrements.

La carrière discographique de l’orchestre se poursuit ensuite tout au long des années 1950 et 1960 sur disque 45 et 33 tours toujours pour la firme La Voix de son Maître, on peut y entendre les cha-cha-cha, mambos, boléros et même calypsos et merengues à la mode, mais la formation de RICO s’est peu à peu “décubanisée” si l’on peut employer cette expression, le maestro employant de moins en moins de musiciens cubains dans son orchestre. 


Ecouter la musique du Rico's Creole Band




Filiberto RICO cesse ses activités musicales progressivement à la fin des années 60 et se retire aux Sièges où il s'éteint le 29 décembre 1976.

Il nous laisse en héritage plus de 200 titres enregistrés sur disques, le souvenir d’un des meilleurs orchestres de danse typique que la France a connu et celui d’un musicien talentueux, un des tout premier pionnier de la musique cubaine dans notre pays, un de ceux qui ont révélé aux français les rythmes ensorcelants de Cuba.