Extraits du bulletin APVV N° 11 de
décembre 2011....
De la construction à la
restauration du château.
Les Barbisy ou Berbizey sont réputés dès le XVI° siècle, seigneurs de
la Houssaye, mais l’on ne sait point quand les «Bois de la Houssaye »,
ainsi désigne-t-on la terre en 1426, ont constitué la seigneurie de la
Houssaye et furent érigés en fief relevant de l’Archevêque de Sens. De
même on ne peut que conjecturer l’époque de la construction du château
: sans doute après le partage de 1485 entre les descendants de Pierre
de Viezchastel, Jean de Brisemur et son épouse Jacqueline de
Vielzchastel avaient entrepris de bâtir en ces lieux. Leur fille Cécile
de Brisemur épouse Bénigne de Barbisy, et le 19 septembre 1516, ils
sont conjointement engagés dans une transaction avec les habitants de
Mâlay.
Traces d'un ancien pont levis
L’allure du château, ses murs et
ses courtines, ses tours, le bel appareil de grès, la trace d’un pont
levis, les meurtrières qui percent le mur horizontalement pour diriger
les arquebuses ou toutes armes à feu, témoignent des ultimes
constructions médiévales, des places fortes encore austères avant
l’édification des châteaux plus ouvragés et riants de la Renaissance.
Les maisons ou les masures de la contrée ont des murs en silex liés par
un enduit de chaux ; les silex sont arrachés à l’argile dans les champs
hersés par les paysans et amassés pour être édifiés ; les grès sont
réservés pour constituer les piles de soutènement et assurer les
poutres de la charpente. Si la façade du château de la Houssaye ainsi
que les tours au suroît et au noroît, la demi tour de la courtine
septentrionale, les perrets dans les douves et la porte dite de Sens
sont pourvus et parés de grès, un grès dit cliquard, plus rustique et
plus dur que le grès de Fontainebleau ; cela manifeste assurément une
intention délibérée de fortification.
C’est à quelques cinq cents
mètres du château, que l’on découvre des carrières de grès dont les
veines affleurent au lieu-dit les Roches; et dans le cirque aménagé
d’une clairière on trouve les éclats de grès laissés par les carriers.
Les tuiles et les briques ont
été façonnées et cuites dans la tuilerie de la Houssaye, située au
hameau de La Mattre ; celle-ci connut une grande prospérité au XVIIème
siècle, et constitua sans doute une source appréciable de revenus au
seigneur de la Houssaye. « Le marché de la brique et la tuile semble
avoir été avant tout local. Le coût élevé du charroyage (E.Meunier
donne des exemples allant de 24 à 40% de la valeur de la marchandise)
et les risques qu’ils comportaient, devaient freiner le négoce
interrégional. Assez exceptionnel et certainement marginal est donc le
cas de la tuilerie de la Houssaye (à la limite de Malay le grand et de
Véron) qui en 1655, achemine à la demande de l’architecte des bâtiments
du roi, Charles Chamois, 50 milliers de tuiles de 6 grands pouces de
large et un pied de long (16X32 cm) livrées au port de Rosoy moyennant
10 livres le mille ainsi que 60 milliers de briques de 8 pouces de long
;4 de large et 2 d’épaisseur (21,6X10,8 X5,4 cm) moyennant aussi 10
livres le mille ; en 1657, de nouveau, 20 milliers de tuiles de la
Houssaye sont livrées à Rosoy pour un couvreur de Milly en Gâtinais. Ce
sont pour cette période, les deux seuls exemples aujourd’hui connus
d’une clientèle « extra régionale ».
Restauration de la charpente
de la chapelle
Dans la plus grosse tour, sise
au Sud-est, est installée la chapelle. De récentes excavations en 2009
ont révélé les traces de fondations d’un autre bâtiment. Les registres
du Chapître de Sens portent cette mention qui ne laisse pas de nous
rendre perplexes : « On arrête de
faire des représentations ; Domino de Bellenave, qui his diebus erexit
capellam in loco de la Houssaye sant le consentement du chapitre et
l’agrément de Monseigneur l’Archevêque quoyque située dans la paroisse
de Mâlay du patronage du chapitre, 13 Xbre 1534 ».....
Régis Bolusset
Vous trouverez la
suite de cet article dans le N°11 de notre parution "Au Courant de la
Vanne"