Extraits du bulletin APVV N° 12 de
décembre 2012....
Arsène SARI (1895-1955)
La maison occupée par A. Sari à Rigny.
Ce peintre n'est certes pas né à
Rigny mais il y a séjourné
et a marqué
suffisamment le petit bourg othéen et ses environs pour que sa mémoire
soit évoquée.
Celui qu'on a qualifié de «dernier des impressionnistes» est
né à Marseille le 7 octobre 1895. Il était fier de ses origines
corses, son arrière grand-père étant arrivé en France avec Napoléon
Bonaparte.
A Rigny, le souvenir de ces deux
hommes était omniprésent
dans la
demeure du peintre, une imposante maison à perron et grande porte de
bois sombre.
La vie d'Arsène Sari? Un roman.
Il fait ses études à Paris, une
bagarre de tous les instants
dont il sortira vainqueur.
Il travaille avec Arnaud
Guillaumin, reçoit les conseils
d'Auguste Renoir. Il fonde l'association des «vrais indépendants» qui
tiendra jusqu'à la guerre puis «l'Art libre» qui comprendra de
nombreuses sections étran gères. Arsène Sari ne vit que pour la
peinture et côtoie les plus grands : Soutine, Renoir, Guillaumin,
Picasso.
Parallèlement, pour vivre, il
exerce de petits métiers :
une vie accaparante, exténuante. L'essentiel de sa production est
alors consacré à la Provence et ses toiles traitées dans une grande
allégresse de couleurs peuvent être rattachées à la tradition
impressionniste.
Une des oeuvres de Sari
Après la Seconde Guerre mondiale
il s'installe dans l'Yonne
puis se fixe à Rigny dans les années 1970. Il y restera plus de dix
ans.
Il y apprécie la lumière. «Celle
du Midi, dit-il, tombe comme un
couperet, plaque les choses. La lumière d'ici fait en tombant le tour
des choses, elle les drape en les éclairant, elle exalte les formes en
douceur ».
Dans son œuvre, la nature est toujours présente: beaucoup de
fleurs,
d'arbres, de cieux tourmentés et les paysages du Pays d'Othe. Au seuil
de ses 80 ans, sa peinture est toujours aussi robuste et d'un rare
dynamisme. «Je n'essaie pas de
plaire, écrit-il, je peins sans
concession. La nature non plus, ne fait pas de concession mais c'est le
cri de la beauté ».
La beauté, il la trouve encore dans les vitraux de l'église
Saint-Martin devant lesquels il reste toujours émerveillé. «C'est à
Rigny, ajoute-t-il, que j'ai compris la splendeur des choses».
Il goûte
aussi le silence de la petite bourgade et surtout celui de son
magnifique jardin où aucun bruit ne
vient troubler la quiétude des lieux.
Les aléas de la vie l'obligent à
quitter Rigny dans les années 1980.
Il repart à Aubagne où il décèdera le 3 mars 1995.
Il aurait certainement aimé
reposer en terre othéenne.
Dans le
cimetière de Rigny, on peut voir la pierre tombale en marbre noir qu'il
avait commandée. Elle porte cette simple inscription «Comte Sari
1895- 19..», titre qu'il avait transmis à son fils Jean lors
d'une
cérémonie au château de Pouy-sur
Vannes.
Un ouvrage a été consacré aux
riches heures d'Arsène Sari:
140 reproductions en couleur, assorties d'un texte de Jean Paul
Séligmann.