NOTES POUR SERVIR A L’HISTOIRE
DES SIEGES
par Etienne Meunier
Depuis plusieurs
années, l’APVV s’attache, comme d’autres institutions et
particuliers, à faire découvrir le patrimoine rural à l’occasion
des journées qui lui sont dédiées. La majorité des habitants ne
soupçonne pas les trésors de leurs villages. Trop souvent elle se
dirige vers les sites les plus spectaculaires. C’est ainsi que
nous avons vu une véritable émeute dans la cathédrale de Sens au
pied de la porte menant à la tour sud. Il faut reconnaître que
l’ouverture statique des sites retient de moins en moins
l’attention, et que l’acculturation (notamment religieuse) atteint
de tels niveaux que la simple visite d’une église exige une longue
explication de la vocation de l’édifice.
Pour notre part
nous avons depuis longtemps profité de l’ouverture des églises
paroissiales pour évoquer l’histoire villageoise, et si possible
électriser l’auditoire en lui faisant prendre conscience de la
richesse du passé de ses ancêtres :
- Thorigny (15
septembre 1991, 26 septembre 1992, 18 septembre 1994, 9 décembre
2000)
- Fleurigny (26 septembre 1992)
- St Martin-sur-Oreuse et Launay (19 septembre 1993)
- La Chapelle sur Oreuse et la chapelle St Germain (18 septembre
1999)
- Voisines (17 septembre 1995) - Vareilles
- Pont-sur-Vanne (14 septembre 1996)
- Plessis-Saint-Jean (20 septembre 1998)
- Villiers-Louis (18 septembre 1999)
Ne mobilisant
jamais la presse, nous avons eu le privilège de découvrir un
auditoire tour à tour méfiant, intrigué, enthousiaste, fier et
questionneur. Il nous sera permis d’évoquer dans cette
introduction le cas de Pont-sur-Vanne. Nous y avons été accueilli
par une personne âgée seule. Le dialogue fut le suivant:
- « Qui es-tu ? »
- Etienne Meunier
- « Qu’est ce que tu viens faire ? Tu n’es pas d’ici. Je ne te
connais pas ! On m’a demandé de t’ouvrir la porte mais il n’y a
rien d’affiché (en France l’écrit officiel est un gage
d’existence, surtout quand il s’agit d’objets étrangers à
l’Administration )»
- C’est normal que vous ne me connaissiez pas. J’ai effectué des
recherches sur votre village et je voulais vous en faire profiter.
J’ai des ancêtres ici : la famille LAVOUE (il s’agit d’un sésame
indispensable).
J’ai alors ouvert mon (célèbre) classeur de notes villageoises,
montrant l’existence de la culture locale de l’oignon (aucun
écho), des grandes familles du XVIème siècle (aucun écho). Ce
furent les fortifications de Pont qui firent tomber les murailles.
- « Attends voir
mon gars, je vais voir ce que je peux faire ». Mon unique auditeur
est alors sorti de l’église. J’avais perdu le seul témoin de mes
efforts altruistes. Mon voyage était inutile : 300 km. pour rien.
En prêtant
l’oreille, j’ai alors entendu la canne de mon vénérable hôte
heurter les portes de la rue et commander d’avoir à se rendre à
l’église. Par un prompt renfort, nous fûmes une douzaine le reste
de l’après-midi. J’ai su depuis que les absents ont eu bien tort
de rester devant leurs écrans de télévision. Ceux qui sont venus
se sont couchés moins……ou plus….., comme vous l’entendrez.
C’est ainsi qu’à
l’invitation de Monsieur LAMY et de l’APVV je me suis rendu aux
Sièges le samedi 16 septembre 2000, immobilisant une vingtaine
d’auditeurs tout l’après-midi, discourant sur l’histoire de ce
bourg avant de déambuler au long des fossés.
L’APVV souhaite
offrir à ses adhérents un petit dossier sur l’histoire des bourgs
amis. C’est ainsi que mes notes sur les Sièges ont été mises en
forme, en attendant que de futurs MIGNARDOT1 se lèvent
pour faire beaucoup mieux . Elles s’inscrivent parmi des travaux
de même nature entrepris depuis 19822.
I) LE SUPPORT DE
CETTE ETUDE
L’étude qui suit
est entièrement tributaire de la prise aléatoire de notes
concernant les Sièges. N’ayant pas jusqu’à présent l’honneur
d’avoir des ancêtres dans ce bourg, nous n’avons jamais entrepris
une recherche systématique de renseignements. Par conséquent la
vision émergeant de nos fonds documentaires s’en trouve affectée.
Notre collecte de
notes a porté sur des documents d’archives de l’Yonne et quelques
sources imprimées.
Nous aurons à cœur
de justifier nos sources pour faciliter le travail de nos
successeurs. Le spectre privilégie la période allant du XIII au
XVIIIème siècle, et plus spécialement les XVI et XVIIème siècles.
Nous sommes
conscient que l’exploitation systématique des archives de l’abbaye
Saint-Rémy et des fonds notariaux procureraient 95% de données
complémentaires à cette étude.
A présent : «
debout les morts ! »
II) LA PREHISTOIRE
Il faut signaler
que le finage des Sièges a fait l’objet d’un intense travail de
collecte archéologique entre les deux guerres mondiales de la part
d’un clerc de notaire de Villeneuve-l’Archevêque: Nazaire LAJON
(°1865†1946). Le collecteur n’ayant pris aucune disposition pour
assurer la conservation de son travail, pratiquement sa vie de
prospection est assimilable à un pillage sans retour de nombreux
finages.
Au titre des rares
épaves de cette besogne harassante figure un plan de ses
découvertes sur le territoire communal. Ce plan d’un expert
géomètre a été reproduit dernièrement dans un article
hagiographique3 .
Sept sites sont
mentionnées : les stations de la Folie, du Grand Champ, des
Grandes Ruelles, des Grèves ; le gisement de Chaudron, le ferrier
de la Butte et le menhir de la Pierre à Colon.
III) UNE FRONTIERE
Au préalable, il
faut replacer les Sièges dans le contexte politique de sa région
naturelle d’appartenance.
Vers l’an mil, le
comté de Sens est encore une vaste entité administrative
incorporant Sens, Montereau, Château-Renard et Joigny. Il est
bordé par les comtés du Gâtinais, d’Auxerre et de Troyes.
Toutefois le comte de Blois aurait déjà pris pied, du chef de son
épouse à Provins et à Saint-Florentin.
Deux événements
vont provoquer l’émiettement progressif des cadres territoriaux
gâtinais et sénonais.
- dans le Sénonais,
le comte est temporairement éliminé à l’issue de la guerre de
succession de Bourgogne. Il obtient le soutien du comte de Blois
en lui abandonnant Montereau en 1015. Par accord, il est autorisé
à rentrer en possession de son comté à titre viager. Ce traité
prévaudra, malgré l’occupation momentanée de Sens par le comte de
Blois de 1032 à 1034. De ce fait, le comte de Blois ne réussira
pas à unir ses terres de Beauce et du Val de Loire à ses héritages
champenois4 .
- dans le Gâtinais,
la disposition du dernier comte entraîne, nous semble-t’il, le
partage du comté entre les héritiers des lignes masculines et
féminines. Par la suite, le Roi, successeur des deux héritiers
nommera deux vicomtes : un vicomte pour le représenter dans le
Haut-Gâtinais (vicomte du Fessard) et un vicomte du Bas-Gâtinais
(vicomte de Château-Landon dit du Gâtinais). L’aristocratie locale
développe son autorité en l’absence d’autorité comtale.
En 1055 la mort du
comte de Sens met un terme à son viager et livre le Sénonais au
Roi. A la même époque, la Couronne fait face à la poussée
indésirable du duc de Bourgogne qui a envahi et occupé le comté
d’Auxerre5.
En 1068 soucieux de
faire reconnaître son usurpation, le nouveau comte d’Anjou donne
au Roi sa part du Gâtinais, c’est-à-dire le Bas-Gâtinais6
. Le Roi prend pied dans la vallée du Loing et y voit tout autant
la possibilité d’accéder directement au comté de Sens jusque là
enclavé, que celle de mieux protéger la Beauce où se situe le cœur
de son pouvoir.
Vers 1080,
cherchant à dénouer la situation autour de sa chère abbaye de
Saint-Benoit-sur-Loire, le Roi procède à un important échange
territorial. Il donne toute la fraction méridionale du Sénonais
pour y former le comté de Joigny. En retour, la famille de
Joinville lui cède le Haut Gâtinais. Le Roi pacifie ainsi le
voisinage de l’abbaye où il se fera enterrer, prend pied à Lorris
où son fils mettra au point un dispositif juridique propre à
rassurer les acteurs économiques et à limiter les parasitages
administratifs (les Coutumes de Lorris), fait pièce avec le Bas
Gâtinais acquis dix années auparavant et protège les abords de la
Beauce et de la route stratégique conduisant d’Orléans à Paris.
Pour leur part, les Joinville recentrent leurs héritages de
cinquante kilomètres et gagnent un titre comtal pour celui des
leurs qui s’établira à Joigny7.
Juridiquement
l’échange n’aurait pas été possible sans l’accord intéressé du
suzerain que s’était choisi l’archevêque Gilduin, une fois démis
de son siège primatial. Favori du Roi, le comte de Valois devait
conserver une hypothèque féodale ailleurs que sur le Haut Gâtinais
; il va devenir suzerain du Jovinien. Ce transfert le rapproche de
son comté de Bar-sur-Aube. Peu après son décès, un de ses
héritiers va s’adjuger Bar-sur-Aube et la suzeraineté sur le comté
de Joigny. Par la suite le comte de Joigny sera le premier pair du
comté de Champagne.
Le dépeçage du
Sénonais concerne aussi les marges orientales passées sous le
giron des vicomtes de Joigny. Nous imaginons que cette famille a
suivi le même mouvement que les comtes de Joigny. Elle aurait
assumé la charge de vicomte de Haut Gâtinais pour le compte de
Gilduin et du lignage de Joinville. Désireux d’éloigner ces
aristocrates de son précieux Orléanais, le Roi les aurait déplacés
dans le Sénonais récemment acquis. Les anciens vicomtes du Haut
Gâtinais seraient ainsi devenus vicomtes de Joigny8 .
Ils resteront en partie vassaux du comte de Joigny et du comte de
Valois. Ce dernier les entraînera vite dans la dépendance de son
héritier le comte de Troyes.
Le patrimoine des
vicomtes de Joigny s’ordonne autour de deux pôles :
- celui sous
suzeraineté jovinienne. Il s’étend de Cudot à Brion et comprend un
faubourg à Joigny.
- celui hors
suzeraineté jovinienne. Centré sur Rigny-le-Ferron, il va de Pouy
(-sur-Vannes) à Chailley (et à la ferme de Crécy sur l’Armançon
?).
Comme les comtes de
Joigny, les vicomtes doivent l’hommage aux comtes de Troyes,
héritiers du comte de Valois. Le château de Saint Florentin est
attributaire de cet hommage.
Le village des
Sièges me semble avoir appartenu à ce pôle othéen. Une mention
établit des droits de la vicomtesse de « Rigny » sur les
lieux en 1243. Pour autant les vicomtes de Joigny ne paraissent
pas avoir assuré l’exploitation des lieux : de grands
propriétaires ruraux se manifestent sur place.
IV LES APPETITS
ECONOMIQUES
Au XIème siècle,
comme de nos jours, l’histoire est rythmée par les rapports entre
Pouvoir et Affaires. La frange orientale du défunt comté de Sens
vit à l’heure champenoise, et donc des Affaires. Elle est
étonnamment active sur le plan économique, alors qu’elle est à
l’écart des axes de communication commerciaux que sont les vallées
de l’Yonne et de l’Armançon. Le nom même de Rigny-le-Ferron évoque
l’activité métallurgique. Des forges gauloises ont été découvertes
aux Clérimois. La fabrication du clou a atteint une taille
industrielle à Coulours. Des foulons importants ont existé à
Molinons et à Armentières. Des verriers travailleront à Sérilly et
à Vaudeurs.
Vers 1079 alors que
le Roi se prépare à créer le comté de Joigny, les Sièges
surgissent dans l’histoire sous le nom de « Scabias ». Le village
a brûlé. Guillaume abbé de Saint Rémy s’accorde avec Dreux, époux
de Colombe, fils et frère de Béranger. Dreux est accusé d’avoir
étendu son pouvoir judiciaire sur les hommes de l’abbaye. Un
règlement sur le fonctionnement de la justice est rédigé9
. Dreux est alors un personnage âgé, puisque assisté par
Gaubertus, fils né d’un premier lit. Probablement les deux
contractants ont-ils été contraints de réfréner leurs ardeurs pour
permettre le retour de courageux entrepreneurs. Le laïc devenu
raisonnable porte le prénom usuel des chefs de la famille de
TRAINEL.
Par la suite le
comte de Blois, en charge du comté de Troyes, va réussir à mettre
en place les conditions nécessaires à la confiance économique.
L’expansion et la prospérité viennent aussitôt récompenser cette
politique. Le rebord champenois de la frontière du domaine royal
sénonais attire les compétiteurs. Aux Sièges viennent s’activer
des acteurs de dimension régionale et internationale. En 1174 les
Templiers installés depuis un demi-siècle à Coulours affrontent
Jacques des Sièges au sujet des bois10 . En 1188 les
moines de Vauluisant cherchent à fabriquer du fer et de la brique
dans les bois des Sièges11 .
V) LES CHAMPENOIS
1152 – 1315
Jusqu’au
rattachement du comté à la Couronne, les Champenois sont les seuls
à se manifester aux Sièges. Cinq familles interviennent durant
deux siècles. Quatre d’entre elles ont des liens puissants et
avérés avec le comté.
Un lignage
secondaire attaché à l’importante seigneurie de Villemaure,
porteur du nom de ce chef-lieu, est repéré aux Sièges
ponctuellement. Le 15 mars 1159 Josbert de VILLEMAURE donne à
Vauluisant son bois des Sièges, à la réserve du droit d’usage que
détiennent Herbert et le fils de ce dernier12 . Avant
1181 son fils Geoffroy donne à l’abbé de ladite abbaye ce qu’il
avait acquis de son oncle aux Sièges13.
Une deuxième
famille porte le nom du village des Sièges. Son activité sur place
cesse au début du règne de Saint Louis. Vers 1172, Jacques des
SIEGES possède vingt livrées de terre et se dit homme du comte de
Champagne14 . En 1186 la comtesse constate qu’il s’est
accordé avec les Templiers, accompagné de ses frères Ferry et
Hilduin15 . Chevalier il reconnaît aux moines de
Vauluisant un droit d’usage dans sa forêt des Sièges pour y
trouver le bois nécessaire à des fourneaux à brique et à fer, en
118816 . En 1189 Aganon des Sièges, époux de Tèce, sur
le point de partir en croisade, donne sa part des dîmes de
Villefranche17 . On notera que le prénom « Aganon » est
porté par des lignages chevaleresque de Toucy et de
Châtillon-sur-Loing, paroisses de la région de Villefranche. Ces
dîmes sont à la limite du comté de Joigny. En 1198, Hilduin des
SIEGES fils de Jacques s’accorde avec les Templiers18.
En 1238 Guillaume des SIEGES témoigne de la survie du lignage19
. Compte tenu du texte concernant Villefranche, nous pouvons
suggérer que les d’ORDON sont les successeurs de la famille des
SIEGES.
Le chevalier
Guillaume d’ORDON apparaît en 1222 pour s’accorder avec l’abbaye
Saint Rémy en compagnie de LEJAI20 . En 1284 le clerc
Guillaume d’ORDON vend à Saint Rémy la moitié de trois fiefs sis
aux Sièges21 . Cette division suggère l'égalité avec
son co-indivisaire. Celui-ci pourrait être un LEJAI.
L’existence d’une
fratrie LEJAI propriétaire aux Sièges en 1222 peut renvoyer à la
génération antérieure la source des droits sur les lieux. En 1222,
Saint Rémy s’accorde avec Pierre et Thomas LEJAI.
Nous savons la
famille LEJAI venue des confins du Soissonnais, de l’Orxois et du
Tardennois. Vers 1172 Etienne LEJAI est astreint à la lourde
charge d’une année de garde au château de Château-Thierry22
. Pour une raison inconnue une partie de la famille bascule dans
le Sénonais et le Nogentais durant le principat de Thibault le
Chansonnier.
Les frères LEJAI
installés dans notre région servent Erard de BRIENNE seigneur de
Venisy. Une fois marié de façon romanesque à Philippa de
CHAMPAGNE, ce personnage revendiquera le comté de Champagne les
armes à la main de 1215 à 1218. Il possède du chef de sa mère deux
châteaux aux confins du Sénonais : Fleurigny23 et
Venisy. Son échec final provoque sa déconfiture totale. C’est
alors que se manifestent les LEJAI.
En 1226 le
chevalier Pierre LEJAI est vassal dudit Erard pour un fief de
Fleurigny lui venant du chevalier Gui GASTEBLED24 . En
1228 avec d’autres nobles et les chevaliers de Saint Jean de
Jérusalem, il s’accorde avec les habitants de Soucy et de
Saint-Martin-sur-Oreuse24. En 1239 il leur faut à
nouveau s’unir pour s’accorder au sujet des usages réservés aux
habitants de Fleurigny24. En mars Pierre LEJAI et son
frère Thomas, et Jobert de SAINT FIDEUL, tous chevaliers,
cautionnent FERRY de CUDOT époux d’Alix et André de SAINT PHALLE
époux d’Aspasie aussi chevaliers, vendeurs de leur dîme de Brienon
mouvantes de Pétronille dame de Champlost, au Chapitre, moyennant
500 l. prov.25 . En janvier 1238 Pierre LEJAI de
Fleurigny, son épouse noble femme Ermengarde et leur fils Jean
vendent à la Cour Notre Dame 28 arpents de bois dit la Brosse feu
Isambard, à Serbonnes, tenant au bois du chevalier Anseau
GASTEBLED de Serbonnes, selon les us de la châtellenie de
Bray-sur-Seine26 . Entre 1222 et 1243 Pierre et Thomas
LEJAI ont fait hommage au comte pour ce qu’ils ont à Hautevesnes
(Aisnes) en la châtellenie de Château-Thierry advenu par héritage
pour lequel ils doivent une garde ; pour Fleurigny et ses
dépendances ; pour ce qu’ils ont à « Vileinas » et à Villemaure27
. En septembre 1241 Pierre LEJAI de Chammeinbost vend au comte de
Champagne une femme et ses enfants moyennant 20 l. prov.28
. Plus tard, on trouvera celui qui nous semble son fils, Jehan de
Chammeinbost dit LEJAY en possession de nombreuses terres en la
châtellenie de Château-Thierry29.
Pour sa part Thomas
LEJAI se manifeste entre 1222 et 1243 à Quincy près du Paraclet en
Nogentais30 .
En 1243 l’écuyer
Guillaume LEJAI fils de feu Thomas, chevalier, est le vassal de
Jean de GARLANDE aux Sièges31 .
Les actes de 1226
et 1238 rapprochent Pierre LEJAI des GASTEBLED, ancienne et
puissante famille évoluant dans le sillage des seigneurs de
Trainel et possessionnée comme elle dans le Nogentais. Son épouse
Ermangarde pourrait en procéder. Dès lors nous pourrions expliquer
la solidarité manifestée envers les CUDOT et SAINT-PHALLE par des
LEJAI récemment transplantés.
Durant la minorité
de Saint Louis apparaît une dernière famille, apparemment en
position éminente. La famille de GARLANDE avait eu son heure de
gloire au début du XIIème siècle. Elle a suscité par contre- coup
l’ire de Louis VI humilié par ses fiançailles déséquilibrées avec
la fille de son vassal32. Depuis lors les GARLANDE se
dissolvent entre branches beauceronne et champenoise (Possesse).
C’est peut-être de cette dernière qu’une branche au patronyme
modifié en GALLENDE est venue aux Sièges.
En 1243 le
chevalier Jean de GARLENDE et son épouse Liesse vendent aux moines
de Saint Rémy tous leurs droits, c’est à dire : l’étang, la
chaussée, le pourpris, le cours d’eau, un jardin, le tiers du four
qui garantit 40 sous de rente viagère à deux religieuses (Agathe
fille de Thomas LEJAI et Emeline fille de Pierre LEJAI), deux prés
(un derrière le moulin des Sièges et l’autre sur le sentier de
Chigy), 82 ½ arpents de terre, des coutumes sur 43 personnes, la
censive du lieudit Motte Ferrée dont 14 personnes sont redevables,
des droits perçus sur les lépreux des Sièges et sur 14 personnes,
12 d. payés par 26 habitants au titre de la « remasanciae », des
droits sur les potiers des Sièges, la corvée due par les hommes de
corps avec leur cheval, leur âne ou leur bœuf, les fiefs liges de
l’écuyer Guillaume LEJAI fils de Thomas et du chevalier Geoffroy
de CORNANT ; la dix huitième partie de la forêt de Champront sise
entre les Sièges, Vaudeurs et Coulours, moyennant 635 lt. Les
chevaliers Anseau de POUY, Guillaume de MAUNY, Thibault de BACON
et Garnier de MAUNY se portent garant de l’acte31.
En 1315 l’évêque de
Chartres Jean de GALLENDE, fils de feu noble homme Jean, donne par
testament une somme à l’église des Sièges et aux lépreux du
village33. Il rappelle que son père a vendu la terre
des Sièges. Dans ce testament rédigé le mardi de la vigile de
Saint Carauni 1315, il demande à être enterré dans la vieille
église des Franciscains de Chartres sous une tombe de marbre noir34
. Sa tombe dans le couvent des Frères mineurs se situait au milieu
du chœur devant le grand autel. Elle représentait son effigie et
mentionne son décès à la date du 1er octobre 131535 .
Son service solennel est célébré le premier octobre à la
cathédrale de Chartres36 . Il avait légué une dîme à
l’abbaye Notre-Dame-aux-Nonnains de Troyes37 . Il
devait son élévation à l’épiscopat en 1298 à la reine Marguerite
de JERUSALEM et de SICILE34, n’étant alors que sous
doyen de Chartres. Son oncle Manessier archidiacre du Dunois
(†1260) a du l’accueillir au Chapitre de Chartres et lui faire
aimer les Franciscains38. Les savants rédacteurs de
Gallia Christiana en font le fils du chevalier Jean de GARLANDE
seigneur de Vineux39. L’évêque de Chartres est l’oncle
de la famille de FLEURIGNY dont il faut rappeler qu’elle est
distincte de la famille LEJAI.
VI L’ABBAYE
SAINT-REMY 1079-1284
Antique abbaye
suburbaine de Sens, Saint-Rémy a choisi une implantation champêtre
quelque temps.
Elle serait venue à
Vareilles et l’identification du site est en cours. Les invasions
normandes ont permis de redécouvrir le charme de la banlieue
industrielle méridionale de Sens. Les moines ne cesseront pas pour
autant de manifester un vif intérêt aux moines de Vareilles, et
notamment pour les Sièges. Les moines font reconnaître leur droit
de justice vers 10799. En 124331
et en 128422 ils achètent terres, rentes et droits à
Jean de GALLENDE et Guillaume d’ORDON. En juin 1272 ils transigent
avec les habitants des Sièges représentés par Thibault GAIDONS et
Etienne le SACIERS, en leur versant 12 lt, destinées à l’achat
d’un joyau pour l’œuvre de l’église du lieu40 .
Apparemment les moines avaient été condamnés à propos d’un bien
générant un revenu en blé et en argent. Les proviseurs de la
paroisse sont assistés par Jean LEMAIRE, Pierre FUSEE41
Jacques HARPINS et Jean de COULOURS42 .
L’abbé de Saint
Rémy va gérer parfois directement ses droits sur les Sièges. En
1596 il loue la ferme des deffaux et amendes de la justice du
lieu, non compris les profits de bourgeoisie43 . La
même année il loue à me Jean GRANDIN procureur fiscal
des Sièges et à Philibert PUCELLE marchand aux Sièges les dîmes de
gros et menus grains aux Sièges . D’autres institutions
religieuses ont eu des intérêts aux Sièges44. L’abbaye
Saint Jean de Sens affranchit en 1197 ses hommes du village45.
VII) L’HERITAGE DE
JEAN DE FERRIERES
1506-1575
De 1506 à 1575 il
est souvent fait référence à l’écuyer Jean de FERRIERES comme
étant à l’origine des droits d’une série de nouveaux
propriétaires. A ce jour nous n’avons pas identifié ce personnage
qui peut-être :
- un chevalier normand parent du chevalier Jean de FLEURIGNY en
1420,
- le bailli de Beaujolais en 1470,
- le seigneur de Saint-Denis-sur-Ouanne en 1494.
L’archevêque
Tristan de SALAZAR (°1447†1519) acheta des terres ayant appartenu
à cet écuyer et fit dresser un terrier de son acquisition46
. Le prélat fut un excellent oncle et installa ses neveux sur son
acquisition. En 1544 Hector de SALLAZAR, seigneur du
Gain-les-Sièges, est frère de Barbe de SALLAZAR épouse de Loys de
MALHORTIE47 . En 1586 l’écuyer Maximilien de SALAZARD
seigneur des Sièges et de Vaudeurs est le fils de feu Galas, et,
le frère de Louise de SALAZARD veuve de Galas de SALAZARD écuyer
demeurant aux Sièges48 . Jean fils de Maximilien de
SALLEZARD écuyer seigneur du fief de Ferrières à Vaudeurs,
convaincu de fausse monnaie, est condamné à être décapité sur un
échafaud dressé devant la cathédrale le 5 avril 159349
.
En 1517
l’abbaye de Saint Rémy ayant au préalable acquis la mairie des
Sièges de feu Jehan de FERRIERES, baille cette mairie à Jehan
LAMAYDE et Claude RAVYON laboureurs aux Sièges, pour deux années,
moyennant 27 l. l’an50 .
En 1575, le fief de
Ferrières sis aux Sièges est la propriété de Claude de BERULLE,
conseiller au Parlement. Il produit 50 l. de revenus51
. En 1593 ce fief est aux mains des SALLEZARD.
VIII) NOBLES ET
FIEFS
Outre le fief de
Ferrières et la seigneurie du Gain, il faut évoquer le maintien
d’une situation riche et complexe jusqu’à la fin du XVIIème
siècle.
En 1575 le
Conseiller au Parlement Claude de BERULLE possède un second fief
aux Sièges : Cranères, ne produisant que 50 s. l’an51.
En 1623 Jehan de
VILLEA….écuyer vit aux Sièges52 .
En 1662 l’écuyer
Charles de LA MOTHE est seigneur des Sièges en partie53
. Sa famille connue depuis 1526 dans la Vallée de la Vanne54
y dispose grâce aux MYOLAT d’un patrimoine55. Nicolas
de LA MOTHE, en garnison au châtel de Monfaucon en 154256
, capitaine pour le Roi de la place de Monfaucon en Argonne en
155157 , est seigneur en partie de la Mothe de
Villeneuve-l’Archevêque en 154256. En 1575 il est
rappelé que précédemment à Vincent MIOLAT le fief de la
Mothe-les-Villeneufve produisant 13 l. de revenu l'an fut
conjointement à Nicolas de LA MOTHE et à Nicolas MOREAU58
.
En 1672 Jacques de
SILLIERS, sieur du Fay, demeurant aux Sièges, fils de Jacques,
épouse Madeleine de POLANGIS, issue de l’ancienne bourgeoisie
marchande de Sens59 . En 1674, il est fait mémoire de
ce que Jacques de SILLIAIRES seigneur du Camp du Chêne avait
épousé en premières noces Marguerite CHARPENTIER avant que de
s’unir à Madeleine de POLANGIS60 . Cette première
épouse, encore en vie en 1657 était la sœur d’Edme CHARPENTIER,
écuyer, sieur de la tuilerie de Vertilly, y demeurant en 1657 et
1674, et de Marie CHARPENTIER, veuve dès 1656 de Jérôme LE
REGRATIER, écuyer, sieur des Donetz61 . En 1714, la
fille du couple de SILLIERS-de POLANGIS épouse me Pierre MORLIN,
sieur de Biencour, capitaine au régiment de Cussigny, demeurant à
Chigy62 .
A la génération
précédente, Jacques de SILLIERS chevalier a épousé en 1644
Françoise de CHICAULT veuve du sieur des Rosiers de Coulours63
. Leur fils Charles, baptisé en 1646, a eu pour parrain Charles de
BERULLE Conseiller d’Etat, maître des Requêtes de l’Hôtel du Roi,
baron de Séant-en-Othe, seigneur de Cérilly et de Rigny-le-Ferron,
et pour marraine Françoise de PONTVILLE des Châtelliers64
. Leur fille Catherine de SILLIERS de Chaudron est marraine en
169365 et épouse en 1701 de noble homme André HARCHAR
çi devant agent des affaires de Mr le commandeur de Coulours, né
au diocèse de Tournai, fils de feue Catherine BLEUSET66
.
IX) LES PRODUCTIONS
NON AGRICOLES
Entre le XVe
et le XVIIème siècle deux productions évitent aux Sièges un destin
strictement agricole. Il en va ainsi dans de nombreux villages et
bourgs, bien que la simultanéité ne soit pas la règle.
La proximité de la
forêt d’Othe justifie la mise en place d’une filière économique du
bois. En 1451/1452 Colin MOUSSOT des Sièges achète 10 s. de
tremble et de bois mort pris dans la forêt du Chapitre de Sens
située entre Arces et Coulours67 . En 1516 Bernard
CHAMPMARTIN est fendeur de bois aux Sièges67bis. En
1588 Claude LARCHEVESQUE laboureur aux Sièges et Pierre CORDIER
marchand à Foissy s’obligent à fournir à Jehanne CHAMILLARD veuve
de Symon LHERMITTE dit ALEXANDRE marchand et vigneron en la
paroisse Saint Hilaire de Sens 1.500 fagots de bois taillis68
. En 1675 des charbonniers vivent aux Sièges69 . En
1661 les frères Nicolas et Michel VELARD marchands aux Sièges
vendent à Baptiste DALANSON marchand tanneur à Sens 5 muids
d’écorce en cornet, de jeune bois taillis de chêne, à 120 bottes
par muid, de trois pieds liés de gros à deux liens bien serrés de
trois pieds et demi de long, moyennant 36 l. par muid70
. Ces actes établissent une activité d’amont sans transformation,
dont profitent tanneurs et propriétaires de fours et de forges.
Le drap est l’autre
grande filière non-agricole des Sièges. Villeneuve-l’Archevêque,
Rigny-le-Ferron et Thorigny accueillent aussi des drapiers qui
concentrent la production des tisserands et des tissiers en toile
égayés dans les villages voisins.
Une partie du drap
est fournie par des artisans occasionnels, tels que les recteurs
des écoles, qui peuvent libérer les enfants pendant la saison de
travaux agricoles tout en gagnant leur vie par d’autres moyens. En
1538 Vincent DUBOYS est couturier70bis. En 1566 Antoine
PICON le jeune est tisserand en toile71 .
En 1581, André
THOMASSIN sous fermier baille à Jehan THIBAULT, Noël THIBAULT et
Jacques JEUBERT marchands drapier à Villeneuve-l’Archevêque, la
police des draps à Rigny-le-Ferron, Coulours et les Sièges pour 5
ans moyennant 12 écus72 . En 1583 Toussaint REGNARD
marchand à Paris, natif des Sièges fils de feu Nicolas tissier en
toile aux Sièges signe son contrat de mariage avec Marie THIBAULT73
. En 1644, Edme DESCAUDEY receveur de Saint Rémy-les-Sens loue à
Nicolas PAUDRAP laboureur aux Sièges, des fossés dudit lieu appelé
le Court, servant à rouir des chanvres, près le fossé des Sièges74
.
X) UN VILLAGE AU
SERVICE DES HABITANTS
Toute paroisse
représente une concentration de plusieurs centaines d’habitants.
La paysannerie représente la grande majorité d’entre eux. Cette
population a besoin de services non agricoles quotidiennement.
Bien entendu le premier de ces services est celui de l’âme, assuré
par un curé. Il sera étudié à part.
Le deuxième service
structuré est celui de la Justice. Elle est contentieuse avec le
lieutenant, juge ordinaire, depuis 160375 ; le
procureur fiscal, animateur du parquet, depuis 159644;
le praticien au service des plaideurs, depuis 156576 .
Comme toutes les campagnes, les Sièges ont besoin d’un notaire
apparu dès 156877. Le sergent vit de la hargne
juridique des justiciables, dès 157878 . La présence
rare d’un arpenteur en 1526 prouve la vitalité de la propriété
foncière à la fin de la remise en culture nécessitée par la fin de
la guerre de Cent Ans79.
Devenu le principal
propriétaire des Sièges, l’abbaye Saint Rémy confie la gestion de
son patrimoine à des receveurs une fois passées les guerres
civiles dites de Religion : Pierre DESCAUDINS en 160380,
Edme DESCAUDIN en 164474.
Quelques services
sont assurés aux Sièges : couvreur en 150781 , recteur
des écoles en 172982 , maréchal en 150783 ,
charron en 176984 et cordonnier en 178785 .
Cette liste pourrait s’allonger avec de nouvelles investigations.
A l’évidence Les Sièges sont surtout riches de leurs marchands.
Sans spécialité affichée, ils profitent de toutes les opportunités
pour assurer l’interface entre la paysannerie du village et des
producteurs spécialisés demeurant au loin.
Ces marchands sont
nombreux : Pierre de LYON en 150786 , Colas PICON en
153987, Regnault COUSTE en 1571 , Symon FUZY en 157889
, Philibert PUCELLE en 159690 , Nicolas LEBART dit
LALANDE en 160291 , Nicolas et Michel VELARD en 166170.
XI) LES
TOURMENTS D’UNE VILLE
Certaines
communautés ont eu un destin mouvementé et les Sièges ont affronté
de nombreux drames.
Au XIIème siècle
une route menant de Gien à Troyes est ouverte, permettant aux
marchands du Val de Loire de se rendre directement aux foires de
Champagne. Cette route nécessite la construction de ponts sur
l’Yonne et de plusieurs villeneuves : le Roi (sur l’Yonne) et
l’Archevêque (sur la Vanne). Les Sièges se situent sur cette
route.
C’est sans doute à
ce titre que les Sièges hébergent le duc de Bourgogne en 1420.
Philippe-le-Bon, désireux de venger son père assassiné sur le pont
de Montereau, décide avec les hauts fonctionnaires français de
fédérer deux peuples sous la férule d’un seul prince : le roi
d’Angleterre. Le traité est scellé à Troyes. Les opposants,
nostalgiques de la souveraineté, sont relégués en province, à
Bourges. Privés de ressources financières, ils se contenteront de
nuire à la mise en place des nouvelles institutions en guerroyant
aux abords de la Loire.
Il faut alors se
rendre à Paris pour partager avec les intellectuels de
l’Université et les gros marchands de la capitale la joie de
s’unir aux Anglo-Saxons. Quelle belle fête ! du jamais vu depuis
Charlemagne !.
Quittant Troyes, la
caravane des princes de ce monde suit la vallée de la Vanne et se
trouve bloquée devant Sens par le bailli Guillaume de CHAUMONT
seigneur de Rigny-le-Ferron nostalgique de l’indépendance. Le
siège est organisé. En attendant le spectacle fourni par la
disproportion des forces en présence, le duc de Bourgogne loge aux
Sièges. De là, il expédie une lettre à Villeneuve-le-Roi pour
activer ses gens d’armes qui contournent le verrou armagnac92
. Il donne un mouton d’or (soit deux francs dix sous tournois) en
offrande à l’église, et deux francs au curé « pour compacion
de sa grant povretté » 93.
En 1524 une
catastrophe va durablement marquer la vie de nos ancêtres. Elle a
échappé à la sagacité de la recherche patentée. Rendu présomptueux
par sa victoire de Marignan en 1515, François Ier croit pouvoir
renouveler ses exploits en Italie. En 1525, les Alliés le défont à
Pavie. Il est emmené en captivité à Madrid. Un cessez-le-feu
intervient pour permettre aux diplomates de trouver une issue à
cette situation exceptionnelle. Les soldats vaincus rentrent en
France, mais la ruine de l’Etat ne permet pas de solder leurs
compagnies. Débandés, ils imposent leur séjour à la population.
Les violences prennent une dimension inconnue depuis deux
générations : meurtres à Cerisiers, pillage des confins du
Jovinien et de la Puisaye, assassinat de l’élu d’Auxerre sur la
route de Paris, etc… Conscientes de l’incapacité du Pouvoir à
endiguer l’insécurité publique, les communautés demandent
l’autorisation à la Régente de se fortifier à leurs frais. Louise
de SAVOIE, entièrement absorbée par les négociations devant
aboutir à la libération de son fils, saura rendre l’Administration
efficace, en réduisant à quelques semaines le délai d’instruction
des demandes villageoises. François Ier, une fois libéré, ne
rétablira pas la sécurité intérieure et continuera à accorder des
autorisations94 .
En 1539 les
habitants des Sièges reçoivent la permission de se fortifier.
Comme dans tous les cas, l’Administration n’aura rien à débourser.
L’argumentaire villageois fait état de 400 à 500 feux
(c’est-à-dire entre 1.500 et 2.000 habitants). En outre, les
Sièges pourront accueillir trois foires, le 20 septembre, le 15
janvier, et le 17 juin. La concession de ces foires, d’ailleurs
fréquente en cette occasion, est illusoire. Les circuits
commerciaux ne tirent pas leur prospérité de la multiplication de
petits marchés. Un surcroît de prospérité ne financera pas les
travaux95 .
En 1587 les Sièges
sont enclos96 .
La tragédie fiscale
s’ajoute aux épreuves sécuritaires. Le Trésor pratique le
syllogisme ironique : villageois, vous êtes protégés par vos
murailles, donc vous êtes riches ! Des taxations supplémentaires
frappent les bourgs. En 1545, la paroisse finance deux piquiers :
Pierre MOREAU et Thomas GONAULT. Chacun perçoit 6 l. 13 s. 4 d.
l’an97 .
Avec ses murailles,
les Sièges se donnent une allure urbaine. Certains équipements
soustraient le bourg à une vocation exclusivement agricole :
- four banal en 124331 et 153970bis,
- presbytère en 152998 ,
- pressoir en 153970bis
- moulin à blé et à eau dit le moulin de Flacy en 158499
.
Les fossés et les
murailles n’arrêteront personne durant les guerres civiles dites
de Religion. Par incurie, l’administration fiscale ne révise pas
les nombres de feux servant aux impositions. Elle permet ainsi aux
Princes de monnayer en permanence les indispensables dégrèvements.
Henri IV ne s’aventurera qu’avec retard dans cet exercice
inévitable. Il fait alors procéder à une enquête dans tout le
Sénonais. C’est ainsi qu’en 1601 il est établit que sur les 400
feux de la génération précédente, il en reste désormais à peine 50100
. Compte tenu des implications fiscales de l’évaluation, il faut
la tenir pour vérifiée.
Le redressement
opéré au XVIIème siècle est fragilisé par la Fronde et les
dernières guerres de Louis XIV Le sort va être fatal au bourg des
Sièges. Le 6 juin 1706 un incendie se déclare à 15 heures, du fait
d’enfants qui gardaient des chènevières. Les habitants qui sont
aux champs depuis le matin accourent trop tard : 63 maisons, des
granges, des étables, le presbytère et l’église, ses trois cloches
et son horloge ont brûlé en deux heures101 . Il s’agit
d’un des derniers grands incendies de villages, après celui de
Thorigny en 1617, Brienon-l’Archevêque en 1606 et 1785,
Coulanges-la-Vineuse en 1676. La solidarité diocésaine permet de
parer au plus pressé. Elle émeut des cœurs fortunés et lointains.
Le 12 septembre
1706, le curé de Versailles, seigneur des Sièges, bénit deux
nouvelles cloches101. Beaucoup plus tard en 1780 une
tour est construite sur la porte d’entrée de l’église.
XII) LE GROS DU
MENU
Au Moyen Age
on ne s’embarrasse pas de rhétorique fumeuse pour classer la
société. Nous avons d’un côté « Le Gros » et de l’autre «
Le Menu ». Le premier a le devoir de subvenir aux charges
communes suivant le principe chrétien « le Fort porte le
Faible ». Qui sont les Gros des Sièges et que deviennent-ils
?
Une fois réussie
leur existence aux Sièges, les familles de Gros se dirigent vers
des villes plus importantes. Ainsi Jean THOYSON natif des Sièges
décède à Sens le 27 décembre 1549, succédant à son fils Antoine le
29 juillet 1539. Tous deux sont inhumés en l’église
Saint-Pierre-le-Rond102.
De nombreux COUSTE
de Sens s’intéressent au finage de Sens. Loys COUSTE curé de
Gumery commence à s’y manifester en 1516 en acquérant des terres
au Champ du Charme . Peu après Pierre COUSTE vit au Champ du
Charme103 en la paroisse des Sièges en 1539104
.
Formant sans doute
la génération suivante, la fratrie Pierre COUSTE notaire royal aux
Sièges, Regnault COUSTE, marchand aux Sièges et Charlotte COUSTE
épouse de Jehan LELASSEUR procureur au bailliage de Sens citée en
1571, a pour aïeul (maternel) Jehan THOISON en qui il est permis
de voir le sergent royal de Sens originaire des Sièges. En 1627
Loys COUSTE lieutenant pour le Roi en la justice des Sièges est le
petit-fils de Claude DAIZ, lieutenant de Villeneuve-l’Archevêque.
Les COUSTE tiennent ainsi un rôle essentiel dans la vie des
Sièges, forts de leurs liens avec Sens et Villeneuve-l’Archevêque.
Deux familles des
Sièges se sont peut être dirigées vers Villeneuve-l’Archevêque
pour y occuper de brillantes situations.
Le laboureur Claude
RAVYON est un des colocataires de la mairie des Sièges avec Jehan
LAMAYDE, pour deux années, moyennant le versement de 27 l. l’an à
l’abbaye Saint Rémy en 1517105 . Il voisine un pré
situé au lieudit la Grant Rue106. En 1526 le nom
apparaît à Villeneuve-l’Archevêque107 et s’y illustrera
très vite à la tête du bailliage. La présence d’autres RAVION à
Lailly et à Flacy rend toutefois prudent.
Les MOREAU sont
nombreux aux Sièges : la veuve de Feliot106 et Jehan
l’aîné108 en 1517 ; Jacques MOREAU en 1482109
. En 1565 y opère le praticien Adrien MOREAU. Le prénom renvoie un
sergent royal villeneuvien copropriétaire de la seigneurie de la
MOTHE. La fréquence du patronyme impose la recherche de liens plus
probants que le rapprochement de porteurs d’un prénom rare en ces
lieux.
Les GRANDIN à
partir de 1603 vont tenir durant un siècle et demi un rôle
essentiel aux Sièges, assurant comme autrefois les COUSTE, des
liens avec d’autres bourgs au moyen de leurs alliances
matrimoniales.
XIII) SUGGESTIONS
TOPONYMIQUES
L’exploitation de
la richesse toponymique permet d’élargir le champ de la curiosité
et d’orienter les recherches à venir.
La voirie renvoie à
de vieux lignages ou une activité disparue : rues aux Berniers en
150781, Regnart en 1529110 , des Pontiers en
1537111 , du Hay en 153870bis, des potiers
en 160291, grande rue91, Ruelle Tirart en
152998, Rappine en 1543112 ou de la Courtet111.
Les lieux-dits
montrent le foisonnement du petit habitat, aux Sièges comme
ailleurs dans l’est Sénonais. Derrière les noms choisis,
surgissent les éléments de la nature : la pierre, l’arbre et le
vent : Pierre Eguyse 1539113 , Le Chesne en 1540114
, le carrefour des Gluys autrement Heurtebise aux Sièges tenant au
finage de Vaudeurs en 1540114, le Champ du Charme en
1539104, le Chauderon en 1564115 .
L’empreinte des
patronymes est modérée et nous y voyons le signe d’une ancienne
colonisation du finage116 : la Croix Sarredin117
et la métairie de Gallien en 1565118 , « le lieu de
messire Pierre Camart » au faubourg près de la fontaine
Tyrat en 1565119 et le Cortil Dautun en 1543120
.
XIV CURES
En 1420, le curé
des Sièges est un pauvre homme qui émeut le duc de Bourgogne93.
En 1529 les paroissiens ont doté leur curé d’un presbytère98.
Nous livrons ci
dessous une liste très incomplète des curés des Sièges :
- Charles MARTIN,
décédé le 29 mars 1714 et dont la plaque tombale subsiste dans
l’église.
- PRINGAULT nommé à
la cure en 1763121 .
- DAUSSON, curé dès
1787122 . Il démissionne de son statut de maire des
Sièges : l’Administration accepte cette démission le 2 juillet
1790123 . En 1791 Julien Marcel DAUSSON prête serment
au régime révolutionnaire124 . En 1792 le curé s’étonne
de la vente des biens de la cure et de la fabrique tandis que ceux
des Lazaristes de Notre-Dame de Versailles qui « se sont
montrés si opposés à notre heureuse révolution » sont à
l’écart de la braderie125 . Cette perfide flagornerie
traduit une absence totale de sentiment chrétien.
Plus tard, durant
la Terreur, de courageux délateurs accusent DAUSSON de continuer à
jouir du casuel le 23 janvier 1793126 . En 1795, alors
qu’il est établi une illusoire et malhonnête liberté de culte,
l’abbé de CONDE cherche à restaurer la discipline ecclésiastique
et à reprendre contact avec tous les prêtres et curés de l’ancien
diocèse de Sens. Aux Sièges il cite DUSSON, comme irréconcilié et
oublié en 1795, toutefois bon curé127 . Ces notes
laissent supposer des difficultés de reprise en main. DUSSON se
méfiait-il d’un ancien agent du Cardinal apostat LOMENIE de
BRIENNE ou était-il un nostalgique des persécutions ? Nous
préférons la première solution.
Quand Napoléon
BONAPARTE devient le naufrage de la société française choisit d’en
assurer le redressement en signant le Concordat avec l’Eglise, il
demande à son administration de répertorier tous les prêtres du
département et d’indiquer leur docilité face à la décennie de
persécution gouvernementale. En 1801 Julien Marcel DAUSSON âgé de
51 ans est ex curé constitutionnel des Sièges. Il continue à «
exercer le culte » et semble assez prudent128 . Au
printemps 1803 DAUSSON est toujours dans sa paroisse129
.
- Louis Antoine
Nicolas PERREAU, né à Arces le 30 novembre 1817, prêtre le 17
décembre 1842, curé de Boeurs-en-Othe en 1843, puis des Sièges le
1er mars 1849. En 1863 il sera curé de Pont-sur-Yonne. Il décède
le 15 juillet 1877130 .
- Félix GUERIN, né
à Coulanges-sur-Yonne le 15 octobre 1831, prêtre le 6 juin 1857,
curé de Villeperrot et vicaire de Pont-sur-Yonne, puis curé des
Sièges le 1er janvier 1863. Il sera curé de Cerisiers le 1er mai
1880. Il prend sa retraite le 24 avril 1893 et décède le 16 août
1893131 .
- Edme Etienne
Emile THEVENET, né à Villeneuve-sur-Yonne le 24 novembre 1836,
prêtre le 5 avril 1862, vicaire à Lailly en 1862, curé des Sièges
le 1er mai 1880. Il prend se retraite le 24 juin 1910 et décède le
3 octobre 1912132 .
Parmi les
vocations religieuses nous n’avons guère identifié que Claire
FANDARD, née en 1854 devenue religieuse de la Providence de Sens
en 1874133. Il ne pourra pas être écrit que l’école
primaire ouverte aux Sièges en 1852 par ces religieuses ait privé
les familles de leurs filles134!
Peut être faut-il
faire figurer Nicole PERROT prêtre et messire Anthoine de BEAUFORT
en 1482135 .
En nous promenant
le long des fossés des Sièges par ce samedi de septembre un peu
venté, nous avons cherché le reflet du ciel dans l’eau qui y
courrait : nous avons vu défiler plusieurs siècles de vies
d’hommes.
|
(1) Andrée et Maurice MIGNARDOT, Histoire
d’un village du nord sénonais. Michery. Fresque d’histoire
locale sur plus de mille ans. Michery 1996, 512 pages.
(2) Le pays de Thorigny dans l’histoire. Contact, groupes
paroissiaux de Sergines, Michery et Thorigny (puis
Pont-sur-Yonne), de Pâques 1982 à Automne 1985 (11 articles) ;
Histoire de Fleurigny. Contact, de Noël 1985 à Pâques 1988 (10
articles) ; Histoire de Saint-Martin-sur-Oreuse. Contact, de
l’été 1988 au Printemps 1993 (17 articles) ; Histoire de
Voisines, du printemps 1999 à Noël 2000 (8 articles à ce jour).
Notes pour servir à l’histoire de Villiers-Louis. Au courant de
la Vanne n°1. Automne 1999 (15 pages) ; Histoire de Courroy.
Association des amis de la Chapelle de
Villeneuve-aux-Riches-Hommes, n° 14, 2000, p. 32 à 60
(3) Pierre GLAIZAL, Nazaire Lajon, ou l’archéologie comme sport
de combat . Association des Amis de la Chapelle de
Villeneuve-aux-Riches-Hommes, n°14, 2000. Carte, p. 16.
Référence à une publication concernant les Sièges datant de 1929
(p. 2).
(4) Etienne MEUNIER. La frontière entre le domaine royal
sénonais et la Champagne. BSAS fascicule 28, 1985, p. 28 à 38.
(5) Etienne MEUNIER. L’entourage des comtes de Joigny entre 1080
et 1184. CSGY, n°7, 1991, p. 92 à 108.
(6) Par la suite, forts de leur généalogie paternelle et du
souvenir de leur pouvoir sur la basse vallée du Loing, les
comtes d’Anjou prétendront avoir été comtes du Gâtinais,
circonscription entendue dans sa globalité. Cette prétention
ancienne et la méconnaissance de la situation du Haut Gâtinais
sont à l’origine d’une violente polémique entre érudits locaux.
C. BALLU. De la suzeraineté des comtes d’Anjou sur le Gâtinais.
Annales du Gâtinais, tome VIII, 1890 p. 156 à 182 ; J. DEVAUX.
Origines Gâtinaises. Annales du Gâtinais, tome X, 1892, p. 241à
260 ; J. DEVAUX. Etude chronologique sur les comtes du Gâtinais.
Annales de la société historique et archéologique du Gâtinais,
tome III, Fontainebleau, 1885 p. 55 à 83. DEVAUX, tenant de
l’unicité du Gâtinais au milieu du XIème siècle reproche à
l’auteur icaunais CHALLE d’avoir en 1872 introduit chez les
sommités VUITRY (1877) et LUCHAIRE (1891) l’opinion de la
séparation en deux du Gâtinais. Nous lui donnerons raison sur le
fait que les COURTENAY ne sont par les héritiers des comtes du
Gâtinais pour le Haut-Gâtinais. Par contre le Gâtinais a bien
été partagé.
(7) Le lignage est d’autant plus intéressé au Jovinien qu’il y
possède déjà des biens à Migennes en 1042 (Max. QUANTIN,
Cartulaire général de l’Yonne, I, 1854, p.179, n° XCIII), bien
avant l’échange de territoire.
(8) Jusqu’au début du XIIème siècle la charge vicomtale
exclut l’exercice conjoint de la charge comtale locale par un
comte. Elle est le symétrique d’un comté dont le titulaire
n’exerce pas sa charge, en général pour cause de cumul. Vers
1110 de nouvelles vicomtés apparaissent, à la jointure des
comtés, sur des axes commerciaux.
(9) Cartulaire…, II, 1860, p. 13 et 14, n° XI.
(10) AN, S 4967.
(11) BN, ms. latin 5468, f° 58 v°, 59 r°.
(12) Cartulaire …, II, p. 95 n° LXXXVIII. Le donateur a pour
épouse Edula, pour frère Dreux (ce dernier marié à Hersende) et
pour fils Nicolas et Godefroi. Dreux de VILLEMAURE et son frère
Jobert dit le grand confirment une vente à Bérulle en 1161 (abbé
Paul GROSSIN, Pays d’Othe, au fil de la Vanne. Rigny-le-Ferron,
1978, p. 203. Réf. Cartulaire de Vauluisant, f° 82 v°, 83 v°).
(13) AY, H 674. La donation se situe sous le principat
d’Henri-le-Libéral entre 1152 et 1181.
(14) Documents, relatifs au comté de Champagne et de Brie,
1172-1361, publié par Auguste LONGNON. Tome I, les fiefs. Paris,
1901, p. 12, Villemaure n° 357 : Jacobins de Chieges habuit XX
libras ut esset homo comitis .
(15) AN, S 4967, n° 2.
(16) Cartulaire …, II, p. 394 et 395, n° CCCLXXXVII.
(17) AY, H 649.
(18) AN, S 4967, n°6.
(19) AY, H 787, Cour Notre-Dame, f° 75 v°, janvier 1238 :
Guillelmus de Eschegiis .
(20) Recueil de pièces pour faire suite au cartulaire général de
l’Yonne publié par la Société des sciences historiques et
naturelles de l’Yonne sous la direction de Max QUANTIN, XIIIème
siècle. Auxerre, Paris, 1873, p.122 et 123, n° 282, septembre
1222. Chacune des parties est assistée par ses hommes : - Pierre
LEMAIRE, Thomas CORSARZ, Hernaud, Gaurin fils de Nemery, Aymoin,
Marie de LA PLANCHE ; Hersende SELEGNETTE, Garin du CLOS,
Auburge fille d’Eric, Bénédicte veuve de BARDIER, Elisabeth
fille de Guillaume, Thibaud LEMAIRE frère de Pierre, pour le
chevalier Pierre LEJAI.
- Denis de FONTE, Guibert BORTEAUS, Guillaume DU HAIE, Pierre
TUEZ, Aremburge DU PUIS, Decline CHAMPENOISE, Clément LEMAIRE,
frère de Pierre, Héloïse fille de Nemery, Renard LEMAIRE, Felix
fils de Benier, Pierre BOILIERS ; pour le chevalier Guillaume
d’ORDON.
- Pierre fils de Denis, Anseau FOURNIER, Garnier de la RUE,
Thomas LEMAIRE, Joibert fils de Gilet, Eric ; pour le chevalier
Thomas LEJAI.
(21) Recueil…, p. 339, n° 673, juillet 1284, moyennant 60 lt.
(22) Documents relatifs au comté de Champagne et de Brie,
1172-1361, publiés par Auguste LONGNON. Tome I, les fiefs.
Paris, 1901 p. 36, n° 932.
(23) Etienne MEUNIER, Villeneuve-le-Roi, Villeneuve-le-Pont,
Villeneuve-sur-Yonne. Etudes villeneuviennes, n°11, 1988, p.20 ;
Histoire de Fleurigny au XIIIème siècle (2). Contact Pâques
1986.Courroy. Association des amis de la chapelle de
Villeneuve-aux-Riches-Hommes, n° 14, 2000, p. 36 et 37.
(24) AN, S 5246.
(25) Recueil …, p. 136, n° 311, mars 1223.
(26) AY, H 787, f° 75v°. En octobre 1238 (f° 76 r°) le prix de
la vente est rappelé : 140 lt. Interviennent à l’acte noble
femme Tyeline de SORMERY et son frère Anseau DU PLESSIS
chevalier, Jean frère dudit Anseau.
(27) Documents relatifs …, p. 159, n° 4044 et p. 152 n° 3941.
(28) d’ARBOIS de JUBAINVILLE. Histoire des ducs et des comtes de
Champagne. Recueil des Actes tome V, n° 2578 et BN ms. lat.
5993A, f.294 r°.
(29) Documents relatifs …, p. 254, n° 5965.
(30) Id., p. 163, n° 4093.
(31) Recueil …, p. 226 et 227, n° 493, octobre 1243. Jean de
Garlande, chevalier, et son épouse Liesse vendent l’étang, la
chaussée, le pourpris, le cours d’eau, un jardin, un tiers du
four (devant 40 s. de rente viagère à Agathe fille de Thomas
LEJAI et à Emeline fille de Pierre LEJAI, chevaliers,
religieuses) deux prés (un derrière le moulin, l’autre sur le
sentier de Chigy) 82,5 arpents de terre, des coutumes sur 43
personnes, la censive du lieudit Motte Ferrée due par 14
personnes, des droits sur les lépreux des Sièges et 14
personnes, des droits de « remasanciae » dus par 26 habitants,
valant 12 d., des droits sur les potiers des Sièges, la corvée
due par les hommes de corps à cheval, âne et bœuf, les fiefs
liges de l’écuyer Guillaume LEJAI , fils de Thomas, et du
chevalier Geoffroy de CORNANT, la dix-huitième partie de la
forêt de Champront, sise entre les Sièges, Vaudeurs et Coulours,
moyennant 635 lt. En présente des chevaliers Anseau de POUY,
Guillaume de MAUNY, Thibault de BACON et Garnier de MAUNY.
(32) Eric BOURNAZEL. Le gouvernement capétien au XIIème siècle,
1108-1180, structures sociales et mutations institutionnelles.
Limoges, 1975
(33) BN, ms. Clairambaud, volume 306, p.313. « habemus
bona patrimoniala seu hereditaria seu etiam acquisita apud
Villanas, apud Eschegias Senonensis diocesis et in villis
circumducentibus…item leprosariis….de Eschegiis, de Villaris,
cuilibet 5 s…quia quando nobilis vir dominus Johannes de
Gallanda miles quomdam pater noster debuit transfetare vendidi
terram de Eschegiis et alios terras hereditarias ad dnm quondam
matrem nostram… ». Son testament mentionne son oncle maître
Anseau, son frère feu Gui, son parent me Aubert de POILLY
chanoine de Chartres.
(34) Gallia Christiana, tome VIII, 1744, p. 1169.
(35) Recueil des Historiens de France. Obituaires, tome II,
diocèse de Chartres. Publiés par Auguste MOLINIER. Paris, 1906,
p. 335.
(36) –35-, p. 154. Il a donné 20 l. sur l’évêché de Chartres.
(37) Recueil des Historiens de France. Obituaires de la province
de Sens. Tome IV, diocèses de Meaux et de Troyes. Paris, 1923, p
362 :…(1er oct )… Johannes episcopus Carnotensis de Gallendia
qui legavit nobis pro anniversario suo decimam de Villeraidain.
(38) -35-, p. 317. Obiit du 28 février 1260. Enterré dans le
chœur à gauche près du pupitre, dans l’église des Frères
Mineurs.
(39) -35-, p. 154.
(40) Recueil…, p. 338 et 339, n° 673, vendredi avant la
Pentecôte.
(41) Le patronyme FUSEE se fixe à Rigny-le-Ferron au XVIè
siècle.
(42) Henri BRISBOIS, Coulours (Yonne), essai de monographie
communale. Troyes, 1942, p. 33 à 36 ; liste des individus
portant le patronyme de COULOURS. Il faut y ajouter Thévenin de
COULOURS assigné par Thomas LE PENNELIER des Sièges, devant le
prévôt de la Rivière Vanne en octobre 1384 (Inventaire de la
collection de Chastellux. BSSY 1903, p. 195, réf.: AN, JJ 125
n°212).
(43) AY, 3 E 22-951 bis, 5 avril 1596.
(44) AY, 3 E 22-951 bis, 14 juin 1596.
(45) Cartulaire….
(46) AY, G95.
(47) AY, 3 E 69-1, 7 janvier 1544. Contrat de mariage de noble
homme Loys de Malhortye seigneur de Donniers en partie avec
damoiselle Barbe de Sallazar sœur de noble personne Me Nicolle
prieur du Ru et d’Hector seigneur du Gain-lez-Sièges. Acte passé
à la Houssaye en la paroisse de Mâlay-le-Vicomte.
(48) Me Hilaire Martin, Sens, le 19 décembre 1586. Maximilien
est curateur de ses sœurs Claude et Marye. Acte impliquant
Guillaume de FORTETY écuyer, seigneur de la Fontaine, demeurant
au Bourget en Normandie, fondé de pouvoir de Loyse de ROLLIN
veuve de Galas de Salazard, écuyer, demeurant à Arces.
(49) BRISBOIS, op.cit., p. 234.
(50) AY, 3E22-660, 2 mai 1517.
(51) Le ban et l’arrière-ban du village de Sens au XVIème siècle
publié par Maurice ROY, Sens, 1885, p. 160.
(52) AY, 3E22-1099, 7 septembre 1624, maison à Chigy tenant à
lui.
(53) Registre paroissial de Vileneuve-l’Archevêque, 8 décembre
1662.
(54) Léon MIROT. Inventaire des hommages rendus au Roi pour le
bailliage de Sens du XIV au XVIIIème siècle d’après les
registres de la Chambre des Comptes. Paris, 1943, p. 47, n°186.
Réf . AN, P. XIV, n° 266. L’écuyer Nicolas de la MOTHE est
procureur de Nicolas LE MYOLAT.
(55) AY, E 495, 4 janvier 1564 (v.st.). Feu Nicolas de la MOTTE,
propriétaire à Molinons à cause d’Edmée MYOLAT.
(56) Le ban…, p. 6. janvier 1542. De ce chef, est exempt du
service.
(57) AY, 3E71-14, 27 janvier 1551. Il a vendu deux jours
auparavant 8.20 l. de rente à prendre sur la terre et seigneurie
de la MOTHE près Villeneuve-l’Archevêque, à Molinons, Foissy et
les Sièges. Il convient de noter que des liens de service
militaire semblent unir la vallée de la Vanne et l’Argonne. La
famille de BERULLE aurait eu des liens avec cette marche de
Lorraine au XVème. La famille de TREMELET venue à Thorigny sous
Henri IV viendrait de la vallée de la Meuse.
(58) MIROT, op.cit, p. 140.
(59) Registre paroissial de Saint Hilaire de Sens, 9 février
1672. Fils de l’écuyer Jacques sieur du Fay.
(60) Notaire de Saint-Martin-sur-Oreuse. Location de la tuilerie
de Vertilly.
(61) Minutier central des notaires de la Seine, XXXV 407, 23
octobre 1657. Les frères et sœurs CHARPENTIER ont obtenu en
Parlement Le 6 septembre 1656 un jugement condamnant BODINET à
leur verser 86 l., en exécutoire des dépens. Il semble qu’il y
ait quittance de cette somme le 17 mars 1657 (me Cousinet, MC .
LI 542).
(62) Registre paroissial de Chigy. Pierre MORLIN est veuf de
Colombe BOUQUET. L’écuyer Jacques de SILLIERS est alors décédé.
(63) BRISBOIS, op.cit., p. 237, 23 septembre 1644 à Coulours.
(64) Ibid., 2 septembre 1646 à Coulours Jacques de
SILLIERS est alors sieur de Chaudron, p.237.
(65) Ibid, p. 239 , 3 novembre 1693 à Coulours. Damoiselle, vit
aux Sièges.
(66) Ibid, p. 239, 2 août 1701 à Coulours. Feu Jacques de
SILLIERE écuyer, sieur du Fay, époux de demoiselle Marie
Magdelaine de POLANGIS, des Sièges.
(67) AY, G975, comptes de la Chambre du Chapitre, f° 13 r° : «
de Colin MOUSSOT demourant aux Syeges pour la vente de plusieurs
trembles et autres mort boys… en leur foret seant entre Arces et
Coulours…X s ».
(67 bis) AY, 3E22-660, 28 mars 1516. Constitue 4 bichets de
froment de rente sur une maison aux Sièges et 3 perches de vigne
lieudit les Vignottes.
(68) AY, 3E22-74, 28 avril 1588, inventaire après décès de
ladite CHAMILLARD, pièce XX, me Beaulant, Sens. Il reste dû 4
écus.
(69) Me Chevalier, Villeneuve-l’Archevêque, 24 mars 1675. Avec
des charbonniers de Villechétive, s’engagent à travailler au
service de Jacques BLANCHET marchand à Villeneuve-l’Archevêque.
(70) AY, 3E22-391, 3 mars 1661.
(70 bis) AY, 3E22-884, 27 décembre 1539. Epoux de Colecte. Le 8
octobre 1538 il a constitué un setier de froment de rente,
contre 15 l. sur une maison et un quartier et demi en la ville
des Sièges lieudit la rue du Hey, tenant à Anthoine PAULDRAT
l’aîné, aux hoirs de Thevenin BUQUILLOU, à Symon de BONNET.
Depuis l’assiette de l’hypothèque est déplacée sur une maison
près de l’église des Sièges tenant au four banal, à Colas MIGNOT
; avec une place même lieu tenant au chemin du pressoir.
(71) AY, 3E22-761, 16 septembre 1566. Verse 45 l. pour le rachat
d’une rente à Eugénie FERRY veuve de m° Pierre MOSSOT, ayant le
transport de noble homme Guillaume de DROYN, lui même aux droits
de Cyret GREMAULT des Sièges.
(72) AY, 3E22-58, 16 juillet 1581.
(73) Me Morice, Sens, 17 mai 1583.
(74) Me Boullard, Sens, 16 août 1644.
(75) Jean GRANDIN lieutenant en la justice des Sièges transige
le 30 juin 1603 avec Nicolas LARCHEVEQUE laboureur aux Sièges,
au sujet de la collecte des tailles (AY, 3E22-959) ; me Jean
GRANDIN lieutenant aux Sièges le 19 janvier 1621 (me Boullard,
Sens), me Loys COUSTE lieutenant pour le Roi en la justice des
Sièges y demeurant, est héritier pour un cinquième de ses aïeux
maternels feu me Claude DAIZ lieutenant de
Villeneuve-l’Archevêque et pour un quart de Claude TENELLE le 4
décembre 1627 (AY, 3E22-980).
(76) Adrian MOREAU praticien le 24 septembre 1565 (AY, 3E71-33)
: ce prénom est porté à partir de 1560 par un sergent royal
(1571-1572) devenu archer des Gardes du Roi (1579) et seigneur
de la Mothe (1579) à Villeneuve-l’Archevêque ; Ciret PARQUE
praticien (avec Claude MARCHANDISE laboureur et vigneron) prend
à bail de Saint Rémy deux arpents de pré à Vareilles pour 10 l.
l’an et 19 années le 15 juillet 1566 (AY, 3E71-33), Nicolas
PAILLERET praticien, avec le consentement de son curateur Jehan
PARRIQUE fils de Jacques lui aussi praticien aux Sièges, vend ½
quartier et la moitié de ½ quartier de vigne aux Sièges lieudit
Vau Jeuffrault, tenant à Pierre CAMART, à Mathurin COUSTY,
devant 8 dp. L’arpent de censive, moyennant 5 écus le 24 avril
1581 (AY, 3E71-43) ; Gilles MAUGARD praticien fils de feu Ciret
et de Philippe AUXERRE vend une maison dans l’enclos des Sièges
près du cimetière le 8 avril 1587 pour 50 écus (AY, 3E22-271).
(77) Me CLERC, notaire aux Sièges le 20 décembre 1568 (AY,
3E256-863, 6 décembre 1569) ; Pierre COUSTE notaire royal aux
Sièges le 6 juillet 1571 (AY 3E69-13), frère de Regnault
marchand aux Sièges et de Charlotte épouse de Me Jehan LELASSEUR
procureur au bailliage de Sens, petits enfants de Jehan THOISON;
me Jean GRANDIN notaire 1621 à 1670 (AY, 3E68-393 à 405) ; me
Edme GRANDIN notaire de 1671 à 1695 (AY, 3E68-406 à 411) ; Edme
GRANDIN notaire, époux de Barbe PONCY le 6 mars 1696 (me
Chevalier, Villeneuve-l’Archevêque) ; Savinien GRANDIN notaire
royal époux de Marianne TONNELIER le 24 janvier 1736 (reg. par.
de Villeneuve-l’Archevêque).
(78) Jehan FOUCAULT sergent en la justice des Sièges époux de
Marguerite LARCEVESQUE vend un demi arpent de terre aux Sièges
lieudit Vaulx Rémy près le bois, tenant à Jehan ANDREAU, devant
10 d. de cens l’arpent envers St. Remy, pour un écu deux tiers
le 2 septembre 1578 (AY, 3E71-31) ; Jehan THOISON sergent royal
(aux Sièges ?) cède en échange 8 arpents de terre en deux pièces
aux Sièges (3 arpents lieudit Piece Eguyse tenant aux enfants de
Robin MARCHANT, aux hoirs de Jehan MARTIN ; 5 arpents lieudit le
Carrogeot) contre un quartier de pré à Sainte Colombe le 2 mai
1539 (AY, 3E22-884) ; Edme LAPILLE sergent de la prévôté des
Sièges époux d’Anne Geneviève CHAUVOT le 23 mars 1789 (me
Tonnelier, Thorigny) ; Jehan BADENYER sergent royal au bailliage
de Sens, résidence aux Sièges le 24 avril 1581 (AY, 3E71-43).
(79) Siret CAMART laboureur et arpenteur aux Sièges le 6 juin
1526 (AY, 3E71-2).
(80) Il reçoit de Jehan de PONCY marchand à Sens 80 écus pour
les droits de lots et ventes le 25 janvier 1603 (AY, 3E22-959).
(81) Jehan BERTHELON couvreur rappelle qu’il a vendu le 4
novembre 1505 à feu Loys TESSON l’aîné de Sens un demi quartier
aux Sièges lieudit la ruelle aux Berniers, un quartier de verger
lieudit Champjoly contre 16 l. Il a été assigné en justice par
Jehan FERRAT laboureur aux Sièges et acte le 24 août 1507 (me
Maillet, Sens).
(82) Etienne VARACHE le 31 mars 1729 (reg. par. St.
Maurice-aux-Riches-Hommes).
(83) Simon de BONES maréchal vend un demi arpent de pré aux
Sièges lieudit, près la grant rue, tenant à Claudin RAVYON à la
veuve Feliot MOREAU, à Adam de BONNET, au chemin allant aux
usages des Sièges pour 8 livres (AY, 3E22-660) ; Jean LESTOT,
maréchal, fils de Victor et de Jeanne POURE des Sièges, le 11
juin 1787 (me Bonjour, Thorigny).
(84) Jean GATEAU laboureur à La Postolle fils de feu Jean
Charron aux Sièges et de Cirette DEPOND remariée à Gabriel
ROUSSEAU laboureur à La Postolle, le 2 janvier 1769 (me
Tonnelier, Thorigny).
(85) Claude POUARD, le 30 décembre 1787, fils de Barbe GRANDIN
veuve de Nicolas POUARD (reg. par. de Villeneuve-l’Archevêque).
(86) Me Maillet, Sens, 2 janvier 1507.
(87) AY, 3E22-884, entre le 27 et le dernier 1539.
(88) AY, 3E69-13, 6 juillet 1573.
(89) AY, 3E71-31, 2 septembre 1578.
(90) AY, 3E22-951 bis, 14 juin 1596.
(91) AY, 3E22-97, 10 février 1602. Marchand laboureur aux
Sièges, époux de Toussaincte BLAURE fille de feu Jehan BLANOT
fils de Pierre constitue 4 l. 4 d. de rente sur une maison,
grange, étables, jardin et accin en l’enclos des Sièges en la
rue des Potiers avec un quartier de terre tenant à la à la veuve
de Jehan GUYARD, à Estienne JARQUE, aux murailles ; 13 arpents à
Vareilles lieudit la Bellegarde ; 6 quartiers de terre lieudit
le Plessy aux Sièges ; un demi arpent de vigne aux Sièges
lieudit Puyrese (?). à la veuve de Jehan GUYARD, à Estienne
JARQUE, aux murailles ; 13 arpents à Vareilles lieudit la
Bellegarde ; 6 quartiers de terre lieudit le Plessy aux Sièges ;
un demi arpent de vigne aux Sièges lieudit Puyrese (?).
(92) Recueil des historiens de France. Documents
financiers, tome V, première partie ; Comptes généraux de l’Etat
bourguignon entre 1416 et 1420 Michel MOLAT. Paris, 1965, p.
465, n° 1439 « audit Hayne de Leaue qui le VI° jour de juing
ensuivant, se parti de la ville d’Eschielles pour semblablement
porter lettres de par mondit seigneur, dudit lieu a la
Villeneufve le Roy, devers monseigneur de Humbercourt qui illec
estoit, pour ce 4 francs ».
(93) -92-, p. 483, n° 1451. Versement opéré par frère
Laurent PIGNON confesseur du duc.
(94) Etienne MEUNIER. Les églises et les bourgs fortifiés du
Sénonais et des pays de l’Yonne. BSAS, n° 33, 1990, p. 11 à 40.
(95) Inventaire de la collection de Chastellux, BSSY, 1904, p.
77, réf. AN JJ2531 n° 14 (janvier 1539) ; foires 15 janvier et
17 juin, réf AN JJ 2531, n° 15.
(96) AY, 3E22-271, 8 avril 1587.
(97) Le ban…, p. 95 (MOREAU) et p. 96 (GONAULT).
(98) AY, 3E71-4, 22 juin 1529. Claude NAILLI laboureur aux
Sièges constitue 4 bichets de froment de rente à prendre sur une
maison aux Sièges tenant à Pierre MAUGART, à la ruelle Tirart, à
Siret MARCHAND, au presbytère, pour 7 l.
(99) Me Morice, Sens, 7 janvier 1584. Nicolas DUMOULIN, écuyer,
sieur de la Tombe et du Moutey, vit à Moutey, constitue 27 écus
40 s. 8 d. de rente à Lupien BONNET marchand de Sens, sur ce
moulin.
(100) BSAS, 1867, p. 211 et s.
(101) Registre paroissial de Coulours.
(102) Paul QUESVERS et Henri STEIN. Inscriptions de l’Ancien
diocèse de Sens. Tome I, Paris, 1897, p. 589. Il peut s’agir de
Jehan THOISON sergent royal et marchand à Sens en 1539 (87). Le
2 mai 1539 il cède en échange 8 arpents de terre en deux pièces
aux Sièges (3 arpents lieudit Piece Eguyse et 5 arpents lieudit
le Carregeot) (AY, 3E22-884). Le 12 janvier 1540 les hoirs de
Ciret THOISON sont propriétaires lieudit le Carrefour des Gluys
autrement appelé Hurtebise paroisse des Sièges sur le finage de
Vaudeurs (AY, 3E22-884).
(103) Le 18 mars 1516 il cède en échange 3 arpents à
Vaudeurs et reçoit 4 arpents aux Sièges lieudit le Champ du
Charme (AY, 3E22-660).
(104) AY, 3 E 22-884, le 14 février 1539.
(105) AY, 3 E 22-660, 2 mai 1517.
(106) AY, 3 E 22-660, 10 septembre 1517.
(107) AY, 3 E 71-2, 28 janvier 1526.
(108) AY 3 E 22-660, 1er septembre 1517 (voire le 2).
(109) AY, 3 E22-1056, le 19 juillet 1482. Cède en échange à
Nicolas PERROT prêtre un quartier de terre lieudit le Trambloy
aux Sièges tenant à Jacquin PERROT et à Robin LEGROUX; contre
une terre identique au même lieu tenant aux hoirs de Jehan de
LYON et à messire Anthoine de BEAUFORT.
(110) AY, 3 E 71-4, 22 juin 1529. Jehan Jaque le jeune laboureur
aux Sièges constitue 4 bichets de froment de rente sur une
maison aux Sièges tenant à Jehan Saquart, aux hoirs de Pierre
Berthelon et à la rue Regnart; pour 7 l. L’habitat du Trou aux
Renard (paroisse de FOISSY) est situé à 500 mètres de la limite
septentrionale des Sièges. Feu Nicolas Regnard était tissier en
toile aux Sièges avant 1587 (-73 -). Noël Foiry gendre de feu
Ciret Regnard a transmis 4 arpents situé au Champ du Charme des
Sièges à Antoine Garnay dit Regnault, Antoine Lecoq et Marin
Hamellyn laboureurs au Champ du Charme, et aux enfants de feu
Jehan Guyetton le 20 novembre 1571 (AY, 3 E 71-24, par ailleurs
détenteurs de 62 arpents au même lieu ; titre nouvel de 2
setiers de froment, 2 de seigle et d’avoine envers Symon
Herbelin marchand à Sens veuf de Philippe Cousin, veuve de
Guillaume Couste).
(111) AY, 3 E 22-884, 7 décembre 1539. Pierre Parque l’aîné
laboureur aux Sièges et son fils Jehan laboureur à Chigy
constituent 5 setiers 2 bichets de froment de rente à prendre
sur une maison et quartier et demi aux Sièges en la rue des
Pontiers tenant aux hoirs de Gillet Cannart, à la ruelle de la
Courtet, aux enfants d’Edmond Jugnot ; 12 arpents lieudit la
Mousoye Pyon aux Sièges tenant à Hubert Gaulthier, à Pierre
Magart ; 5 arpents lieudit Vaurarie autrement Villers tenant aux
hoirs de Jehan Bertellot ; moyennant 87 l. 12 s. Peut être faut
il lire « Potiers » au lieu de « Pontiers ». En 1243 (-31-) le
chevalier Jean de Garlande vend à Saint Rémy ses droits sur la
roue du potier et sur les autres roues de potiers. Il existait
dans au XIIIème siècle une taxation sur cette activité
suffisamment notable pour être évoquée. La rue est certainement
en relation avec cet artisanat du XIIIème siècle. L’activité de
la poterie sénonaise a été étudiée (Didier PERRUGOT. L’atelier
de céramique médiéval de Dixmont (Yonne). Cahiers d’archéologie
villeneuvienne, n°2. Les Amis du Vieux Villeneuve, 1983, p. 9 à
34).
(112) AY, 3 E 71-10 , 19 septembre 1543. Jaspard Testard
marchand à Rigny-le-Ferron transige avec Pierre Grasseau
vigneron à Bagneaux au sujet de 9 l. 19 s. Il a fait saisir la
moitié d’une maison qui fut à feue Jehanne Berthellot mère, sur
la grande rue des Sièges, tenant à la ruelle Rappine ; et un
autre chaptz de maison lieudit le Cortil Dautun aux Sièges, sur
la grande rue. Grasseau est quitte.
(113) AY, 3 E 22-884, 3 mai 1539. Jehan Tenelle vigneron à Sens
époux d’Edmée Dibuz vend à Jehan Couste marchand à
Pont-sur-Vanne 3 arpents lieudit la Pierre Eguyse tenant aux
enfants de Robin Marchant, aux hoirs de Jehan Martin ; 5 arpents
lieudit Carrogeot ; moyennant 95 l.
(114) AY, 3 E 22-884, 12 janvier 1540. Eugène Nugault veuve de
Guillaume Boucher conseiller du Roi, lieutenant général du
bailliage de Sens, baille à moisson pour une durée de 18 ans à
Loys Tancellin laboureur à Vaudece 35 arpents : 5 arpents
lieudit Lespinette aux Sièges, tenant aux hoirs de Jehan
Gaulthier ; 9 arpents même lieu tenant à Jehan Prot, Jehan
Mossot, aux hoirs Jaquart, à un sentier allant à Cerisiers ; 3
arpents un quartier lieudit Vauldece autrement le carrefour des
Gluys tenant à Jehan Blondeau, aux usages des Sièges, au chemin
de Vaudeurs ; la moitié d’une pièce de terre où il y a une
granche et maison lieudit le carrefour des Gluys autrement
appelé Hurtebise en la paroisse des Sièges sur le finage de
Vaudeurs faisant 17 arpents 3 quartiers (dont 13 arpents un
quartier indivis avec les hoirs de la femme d’Estienne Lefrere),
tenant auxdits hoirs, à Me Jehan Benoist, à Ciret Thoison, aux
usages des Sièges ; 2 arpents audit carrefour tenant à Thiennot
Jaquot, à Benoist Clément, aux hoirs de Ciret Thoison, aux
usages ; un arpent un carreau aux Sièges lieudit le Chesne
tenant à Anthoine Gallien, à Robin Marchant, à Anthoine
Paulderat, aux hoirs de Jehan Jehan ; 3 arpents lieudit
Vaubellier tenant à Jehan Sacredin, Jehan Oger, à Anthoine
Gallien, à Robin Marchant, 2 arpents audit carrefour ; moyennant
12 setiers (4 de froment, 4 de seigle et 4 d’avoine).
(115) AY, 3 E 22-1117, 14 février 1564. Jehan Bouquerant
marinier époux de Marguerite Hérardin transporte à Jacques
Brizon (?) sergent royal à Sens époux de Denise Baillet le quart
de 3 setiers de blé (froment, seigle, avoine) et le quart d’un
demi boisseau de pois et un demi boisseau de fèves dus par
Lupien Odin, et Pierre Rondeau, sur des héritages au Chauderon,
paroisse des Sièges, moyennant 25 l.
(116) AY, 3 E 71-33, 6 septembre 1565. Eugène Ferry veuve de
Pierre Moussot barbier et chirurgien à Sens, mère de Charles
Barbier et chirurgien à Sens baillent à Pierre Foin laboureur
aux Sièges époux de Jehanne Gommery, une maison au faubourg des
Sièges près la Fontaine Tyrat autrement dit « le lieu de messire
Pierre Camart » tenant aux hoirs de Colas Robicher, à Anthoine
Robicher ; 25 arpents en 14 pièces à savoir : 3 quartiers
lieudit la Planche tenant à Thibault Voisin, au chemin des
Sièges à Pont-sur-Vanne, au chemin allant au moulin de Flacy ; 7
quartiers lieudit le Moillon, 3 quartiers même lieu ; 7 arpents
lieudit près du Fay ; 2 arpents lieudit a la Pommeree tenant au
chemin des Sièges à Vaudeurs, un arpent lieudit la Croix
Sarredain tenant au sentier tirant droit à la métairie du
Gallien, 5 quartiers lieudit la charriere, tenant à Jehan
Sarredin, aux usages des Sièges ; deux arpents et demi lieudit
Villiers ; 3 arpents lieudit le Bouchon tenant au chemin de
Vaubellin ; 3 arpents lieudit le chemin de Rigny, tenant au
chemin allant des Sièges à Rigny ; 6 quartiers lieudit la Couste
des Ozières ; 2 arpents lieudit près la Haye de Langlat tenant
au chemin des Sièges à Pont-sur-Vanne ; un quartier ; pour 530
l.
(117) -116- Jehan Sarredin est cité dans l’acte de 1565. A
Saint Bris, deux croix (Tonnelot et Rougeot) portent le nom de
familles (ayant pratiqué l’érection ?).
(118) -116- Anthoine Gallien est cité dans un acte de 1540
(-113-).
(119) -116- Siret Camart est laboureur et arpenteur aux Sièges
le 6 juin 1526 (AY, 3 E 71-2) les hoirs de Gillet Camart sont
cités le 7 décembre 1539 (-110-).
(120) -112- La famille Dostun appartient au patriciat de Sens de
1228 à 1484. A Voisines le courtil Villiers est occupé (Contact,
Automne 2000. Etienne Meunier. Histoire de Voisines (7). Par
contre à la Chapelle-sur-Oreuse le phénomène des courtils est
remplacé par celui des cours : Dauthin, Dentrain, Chaalons et
Blanchard (Contact. Etienne Meunier. Histoire de la
Chapelle-sur-Oreuse, 6 et 8). Tous ces noms sont repérés dans le
patriciat de Sens qui laisse ainsi son empreinte au cœurs des
villages du Sénonais.
(121) Registre paroissial de Thorigny, 4 octobre 1763.
(122) Registre paroissial de Thorigny, 4 septembre 1787.
(123) AN, L 886.
(124) Alype-Jean NOIROT. Le département de l’Yonne comme
diocèse. Tome I, un feu pour illuminer la nuit (1790-1843).
Auxerre, 1979, p. 62.
(125) -123-, p. 6.
(126) AN, L 906.
(127) Chanoine Jacques LEVISTE. La réconciliation des prêtres
jureurs de l’ancien diocèse de Sens et l’état du clergé
diocésain au lendemain de la Terreur. BSSY, tome 130, année 1998
(1999), p. 118.
(128)NOIROT, op .cit, I, p. 119.
(129) Ibid., p. 121.
(130) NOIROT, op.cit, tome II, Quand refleurissent les déserts
(1844-1875), Auxerre, 1979, p. 442, n° 627.
(131) Ibid., p. 420, n° 373.
(132) Ibid., p. 454, n° 777.
(133) NOIROT, op.cit., I, .p. 353.
(134) Ibid., p. 355.
(135) AY, 3 E 22-1056, 19 juillet 1482. Nicole PERROT prêtre
cède en échange à Jaques MOREAU une terre lieudit le Trambloy
tenant aux hoirs de Jehan de LYON, à messire Anthoine de
BEAUFORT ; contre un quartier de terre même lieu tenant à Jaquin
PERROT et à Robin LEGROUX.
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