Il est difficile de retrouver les
origines de notre village. Cependant les pierres polies,
trouvées sur le finage, notamment entre
Chigy et Vareilles, sont les témoins d'un passé
paléolithique et néolithique.
Ciseau partiellent poli trouvé sur le
finage de Chigy. On a trouvé aussi un broyeur
spérique (st., des Acquineries), 3 hachettes
(une en pierre noire, une en pierre verte, une en
pierre jaune granitée vert clait en provenance du
lieu-dit la Rue-d'Oscry). ref le Sénonais préhistorique
d'Augusta Hure
Dans l'Itinéraire d'Antonin, cette voie
fait partie du trajet de Honfleur à Troyes en passant par
Sens. Après Pont sur Vanne on la retrouve entre la
route actuelle et la rivière où elle ne tarde pas à
tourner la colline de Chigy. Traversant à gauche la route
au hameau de la Grenouillère, elle suit la direction d'un
ancien chemin dit des Herminats qui conduit au haut des
vignes de Foissy.
ref. le Sénonais gallo-romain d'Augusta
Hure
De la période gallo-romaine
restent les traces du "Chemin des Romains", au bas de la
colline, parallèle à la route nationale.
Autre empreinte du temps
passé, les terres extérieures à la ferme Métaut-Gangloff
et au rû des Sièges laissent apparaître une motte qui,
dit-on, de génération en génération, serait l'emplacement
d'un château, d'une époque incertaine (gallo-romaine...
moyenâgeuse?) Peut-être le saura-t-on un jour.
En 1276 notre pays
s’appelait encore CHIGIACUM.... Au XVIéme siècle CHYGY,
parfois SIGY.
Des XIVème et XVIème
siècles: les archives de L'Aube nous apprennent:
- le 6 janvier 1309,
Hynthier de Malo-Nido, écuyer, et sa femme Marguerite
vendent au Chapître de l'Eglise Saint-Pierre de Troyes,
leurs biens de Chigy pour 560 livres tournois.
- en MARS 1599, les Doyen,
Chanoines et Chapîtres, de Saint Pierre de Troyes,
seigneurie dudit Chigy, ont la Justice, Haute, Moyenne et
Basse, la moitié des grosses dîmes de 44 arpents de pré et
un moulin.
Les habitants leur devaient
aussi deux jours de corvée par an, pour la réparation des
chemins et pour faucher la rivière.
D'autre part nous
lisons sur l'histoire d'AIX EN OTHE
-En 1559, Louis Duroux,
seigneur de Chigy, se marie avec Aimée, dame de
Rigny-le-Ferron. Ils ont eu un fils, Juvenal Duroux,
devenu à son tour seigneur de Chigy. Chigy devait donc
être partagé entre plusieurs seigneuries.
conférence de la coutume de Sens (1787)
Louis XVI distribuant ses bienfaits aux pauvres (hiver
1788)
CHIGY, il y a 200
ans.
En 1788 il y a 28 millions
d'habitants en France, dont les 9/10 sont des paysans.
C'est dire si nos villages étaient peuplés. La vie y était
très dure, la pauvreté a ouvert la porte aux événements
qui vont suivre.
De plus il fait très froid.
Le curé Lengrand de notre paroisse, écrit: "Le 31
décembre 1788, deux enfants ont été baptisés dans la
salle du presbytère vu la trop grande "rigueur" de la
saison!" ...... "l'hiver a commencé le 24 novembre 1788
et a duré jusqu'au 22 février 1789. Il a été si rude que
les Vignes ont été gelées ainsi que la majeure partie
des blés et des noyers. Le froid a surpassé de 2 degrés
celui de l'hiver 1709. Le pichet de froment s'est vendu
8 livres 17 sols et le seigle 5 livres 15 sols. Le vin
de la récolte 1788 était très bon; pour celui de 1789,
il y en eut peu et très mauvais."
Cette même année le 4 Mai
ont commencé les Etats Généraux qui ont occasionné
beaucoup de rumeurs parmi la France.
Autre calamité: les Loups:
affamés et parfois enragés. "La côte aux loups" reste
témoin de cette histoire.
EN 1789 Il y a 277
âmes à Chigy. (presque cent ans plus tard il y en aura
512.)
Le premier Maire,
bourgeois, de son état, (et non pas de nom) est alors
Monsieur Ruin (ou Relin? ]
LES NOMS: On trouve
deux très grandes familles Brûlé et Lhoste et aussi des
Bourgeois, Chaudin, Collet, Couard, Mesnil, Morvan, Relin,
Rothier etc... familles encore connues ou avec des
descendants.
D'autres Fayolle, Sevanne,
etc.... complètement disparues.
LE VILLAGE, LES
RUES. La paroisse était composée de 80 feux et était
assujettie aux entrées de vin. Ces charges ont été le
sujet principal du Cahier de Doléances de Chigy, signé
par:
Pierre Brulé, syndic
municipal
Martin Boudier, greffier municipal
Louis Lhoste, député,
Pierre Relin, député,
Pierre Chaudin, Paul Couard, Jean Mesnil, Antoine Bonabau,
Legrand, Landry, Jean Brulé, Pierre Lehup, Edme Picon,
Richebourg, greffier en l'absence du juge ,
Dufois, lieutenant en la Mairie (ce dernier propriétaire
de deux fermes au village, dont celle du n°34 grande rue,
était chirurgien à Sens.)
Chigy n'avait pas le même
visage. Citons deux exemples en ce qui concerne les rues.
1/ la rue de la Cour Fusée
n'existait pas. Cette surface, plus la maison de Mr et Mme
Usvald (26 grande rue) et celle de Mr et Mme Antonius ( 5
rue de la Cour Fusée) étaient la ferme Chaudin (ancêtres
des familles Bourgeois et Rothier). Après l'incendie de la
grange un droit de passage a été créé pour les riverains;
depuis lors cette rue est devenue pratiquement communale.
2/ L'atelier et la maison
d'un maréchal-ferrant ont été démolis pour la construction
du hangar Couard. La cour du café et de l'épicerie
formait, avec l'espace autour de ce hangar, un passage
communal.
UNE PARTICULARITE: les
fossés, tracés autour du pays, de la Vanne à la Vanne, de
main d'homme, par la rue du Guichet, et naturels, par le
rû des Sièges (le chemin de Ronde).
Les fermes avaient presque
toutes un grand portail, parfois surmonté d'un pigeonnier,
et, à côté de ce portail, une petite porte appelée "porte
cavalière". Ceux qui restent gardent le caractère du pays.
Les titres de propriété
mentionnent souvent "maison avec toit de paille". (on en
trouve encore en 1865.)
Y a-t-il eu des Portes
d'entrée au pays ? L'une au carrefour Les Sièges -
Vareilles , l'autre au Pont de la Vanne. Dans notre
enfance nous entendions les anciens parler de la PORTE
D'EN HAUT, et de la PORTE D'EN BAS: ces expressions sont
d'ailleurs mentionnées sur certains titres de propriété,
et confirmeraient l'existence d'un mur d'enceinte au
moyen âge.
La Place publique, décalée
par rapport à la place actuelle était comprise entre le
cimetière, l'auberge, la ferme Couard et la grande rue.
L'église, sans clocher,
était sensiblement au même endroit que celle
d'aujourd'hui, et entourée du cimetière. Une date
au-dessus de la porte latérale: 1647 ne correspond
certainement pas à la date de sa construction. Elle fût
incendiée en 1860. Après plans et délibérations pour la
réparation, l'affaire n'a pas été suivie. Il fut décidé de
sa reconstruction par l'architecte Lefort. Elle sera
inaugurée le 20 septembre 1868.
Sur la rive droite de la
Vanne, au pied du pont de pierre, côté terrain du
boulanger, se trouvait le lavoir.
Notre commune avait deux
hameaux: La Grenouillère et Les Clérimois: ce dernier
devenu commune distincte le 29 MAI 1888. Six communes :
Chigy, Foissy, Pont-sur-Vanne, Fontaine-la-Gaillarde,
Voisines, Lailly, lui abandonnent 1160 hectares.
Le 3 juillet 1887, le
propriétaire de Belle-Vue demande avec instance que sa
ferme ne soit pas distraite de la Commune de CHIGY,
donnant pour raison "que tous les ans ils verront
leurs impôts augmenter dans une notable proportion".
Il n'obtiendra pas satisfaction.
La Grenouillère
La rue de l'Abreuvoir, du
pont au moulin, et la rue du Moulin qui allait du moulin à
la grande rue, étaient plus étroites: la première parce
que la Vanne était plus large, l'autre à cause du
cimetière.
LES COMMERCES
- plusieurs épiceries,
- plusieurs cabaretiers,
- tout laisse à penser qu'il n'y avait pas de boulange.
Chacun faisait son pain. A notre connaissance il ne doit
rester qu'un ou deux fours, ici.
- et bien sûr les colporteurs qui vendaient les bonnets,
les chansons, les nouveautés, et apportaient les
nouvelles.
LES METIERS
On retrouve rarement des
cultivateurs, mais des laboureurs et des vignerons. Toutes
les collines côte des Clérimois, Moque Bouteilles,
jannières à la terre aride, étaient plantées de vignes. Le
phyloxéra en 1898 a provoqué l'abandon de cette culture.)
On semait aussi le chanvre
dont la récolte aidait à solder les créanciers et payer
les impôts.
CHIGY avait, comme chaque
pays de la Vallée de la Vanne, son moulin (mentionné en
1599). En 1789 il appartenait encore au Chapître de
Troyes. En 1793 il est vendu à Jean Mesnil; puis la
famille Brulé (ancêtre de Mme Usvald et de Mr Brulé
Flavien) en sera propriétaire jusqu'à son expropriation
par la Ville de Paris en 1866, mais en restera
locataire de 1866 à 1872. Le moulin a été démoli en 1873
et l'usine élévatrice construite, en partie, avec les
matériaux de démolition.
D'AUTRES METIERS
- une tuilerie à la Bardoue
(les Clérimois)
- un sabotier un charron
- au moins 2 maréchaux ferrants desnommés Collet, dont le
dernier, bisaieul de Mr Usvald, exerçait au 26 grande rue.
Il a vendu son fonds à Victor Bloch en 1880. Ces deux
artisans n'étaient autres que les prédécesseurs de la
famille Petit.
- un bourrelier (le dernier connu le père Maltete,
- une sage femme
- des couturières
- un perruquier (le dernier un oncle des Joannis}
- En 1792 on trouve un Jean "de la Voie", tailleur, sans
doute un ancêtre de "Gute" (Auguste Delavoix} "le
Tambourineur" comme l'on disait, qui doit être encore dans
la mémoire de certains.
Antérieurement à ces dates,
en 1758, il y avait un notaire, Maître Legrand.
Tout ceci nous laisse à
penser que le village devait être assez important et
animé, malgré sa pauvreté.
Quelques dates du XIXème
siècle
1856 inondation dans
l'Yonne
1870 arrivée des Prussiens
le 11 novembre. A leur dernier passage ils couchent une
nuit dans l'église.
1877 la Ville de Paris
construit le pont de pierre sur le canal qui coûte 19.000
francs. Le lavoir , ainsi que le pont noir et celui du ru
des Sièges, trottoirs et caniveaux sont aussi à leur
charge. La commune. leur a vendu 17 ha.50 de pré pour
70.000 frs
Le pont
L'Eglise et le tilleul
Entre 1870 et 1900, un
horloger : Mr Véron.
1886 plantation du Tilleul
1893 grande sècheresse,
remplacement des cloches de l'Eglise
1898 projet de construction
: Ecole, Mairie, Logement de l'instituteur par
l'entreprise Perrache, pour 18.110 frs.
1904 inauguration de
l'ensemble. Petit détail: achat d'une pendule pour la
Mairie; pour 45 frs-or (soit 1000 frs d'aujourd'hui si
l'on calcule par rapport à ce métal.)