C'est à Pont sur Vanne que le 22
septembre 1899, Alcide Bélisaire CREVEAU, fils des
épiciers du village, prend pour épouse Adélaïde, Virginie
Brûlé, dite Marie, fille des derniers meuniers de Chigy.
Alcide est coiffeur, mais il est probable qu'à l'époque,
il soit qualifié de « barbier >>, terme non
péjoratif qui, jusqu'à la guerre de 1914-1918 et même
au-delà, désigne le coiffeur à la campagne. Alcide a une
clientèle bien fournie venue des environs et qui apprécie
ses talents. Cependant les revenus procurés par sa
profession sont insuffisants. Aussi il améliore
l'ordinaire en travaillant pour la commune, aux heures
creuses. Quant à Marie, elle est ménagère, ce qui signifie
qu'elle effectue les nombreux travaux incombant aux femmes
d'alors : ménage, jardinage, soins de la basse-cour, garde
d'enfants et éventuellement aide à son mari.
Le 20 décembre 1893, nait leur
fils Gaston. Le couple habite une modeste maison en
location, (au 8 Grande Rue actuel), face à 1 'école.
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Détente en fin de journée
devant le salon de coiffure de Pont-sur-Vanne
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Gaston à deux ans
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A l'automne 1894, cette demeure
est mise en vente. Ils ne se doutent pas que cet évènement
décidera de l'avenir de leur fils. Alcide et Marie ne
s'imaginent pas vivre ailleurs, mais leurs économies sont
insuffisantes pour acheter ce bien auquel ils tiennent
beaucoup. C'est alors qu'un membre de la famille leur
consent un prêt et le 12 décembre 1894, ils sont enfin
propriétaires, mais endettés. Deux ans et demi plus tard,
ils doivent faire face à une autre charge inattendue.
Le 18 avril 1897 naît Georges
Brûlé, neveu de Marie qu'elle recueille à l'âge de deux
jours. L'enfant, devenu orphelin, ses oncle et tante au
grand cœur, le gardent et l'élève comme un deuxième fils.
Mais que devient Gaston ? De temps à autre, il aide son
père ce qui va l'inciter peut-être, le temps venu, à
choisir le métier de coiffeur. A l'école il est un élève
appliqué, intelligent. Les expériences présentées par son
Maître le passionnent. C'est donc tout naturellement qu'à
douze ans, il est reçu au Certificat d'Études. Son
instituteur, connaissant le potentiel du jeune garçon,
offre à ses parents de le préparer au Brevet Élémentaire
et à l'entrée à l'École Normale d'instituteurs. C'est plus
qu'en espèrent Alcide et Marie qui seraient comblés si
leur enfant pouvait réussir.
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Mais dans la vie, parfois un évènement
fortuit survient qui change la face des choses et décide
de votre avenir. C'est ce qui va se passer pour Gaston.
Tout à fait par hasard, il découvre un
reçu concernant le versement des intérêts d'emprunt
contracté pour la maison. Il a quatorze ans et comprend
tout de suite que ses parents ne pourront jamais faire
face à tant de dépenses : le remboursement de l'emprunt,
le règlement des frais occasionnés par la fréquentation de
l'École Supérieure nécessaire pour compléter
l'enseignement donné par l'instituteur, la prise en charge
de son frère adoptif, alors âgé de 10 ans.
N'écoutant que sa grande générosité de
cœur - dont il fera preuve toute sa vie - il décide de
mentir et annonce à ses parents, qu'après avoir bien
réfléchi, les études ne lui plaisent pas. Il préfère
apprendre le métier de coiffeur.
Sa mère est profondément peinée. Quant à
son père, sa réponse est cinglante : tu fais comme tu
l'entends. C'est l'apprentissage et tu te débrouilles.
Quelque peu dépité par cette réaction
non méritée - pour qui connaît la vérité - et peut-être
aussi touché dans son amour-propre d'adolescent, Gaston
pense immédiatement : Je dois faire quelque chose de
formidable pour me faire pardonner.
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Gaston à 9 ans avec Georges Brulé (5ans)
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1912- Chez un patron parisien
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1907 marque le départ en
apprentissage à Sens. Le fait d'avoir vu son père exercer
ses talents de coiffeur, fait du jeune homme un apprenti
déjà averti.
Il trouve facilement un premier
employeur. Il en change à regret en 1909 car il se rend
compte que, s'il veut progresser dans ce métier, il lui
faut acquérir une solide formation. Pour cela, il doit
exercer son art chez plusieurs coiffeurs dont les méthodes
de travail diffèrent.
Mais il ne perd pas de vue que seule la
capitale peut lui offrir la réussite qu'il appelle de tous
ses vœux. C'est l'époque où, sans avoir un certain niveau,
nombre de ruraux montés à Paris » - selon l'expression
consacrée - s'y imposent.
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En 1910, nanti de petites
économies, il tente l'aventure qui va lui réserver des
satisfactions mais aussi bien des déboires. Pour l'heure,
il débarque à la Gare de Lyon. Il découvre un monde
inconnu. Il se sent vraiment seul et ce saut dans
l'inconnu le perturbe.
Assis sur sa malle, tout recroquevillé,
il attend. C'est alors qu'un brave homme s'approche et lui
dit : « Mon petit gars, qu'est-ce que tu fais là ? » «
Ben, je n'sais pas » « OÙ vas-tu coucher? » « Ben, je
n'sais pas ». Devant ces réponses plus qu'évasives et le
désarroi palpable du jeune garçon, ce bon samaritain
l'emmène dans un hôtel où il lui trouve une chambre.
Épuisé par tant d'émotions, Gaston s'endort comme une
masse. Au réveil, une surprise désagréable l'attend. Sa
chambre est infestée de punaises. Ce premier contact avec
la capitale n'est guère encourageant, mais il en verra
d'autres. Dans les jours qui suivent, il sillonne le
quartier et trouve enfin un emploi. Ce n'est pas
l'eldorado mais il s'en contente.
Cette première expérience parisienne lui
permet d'avoir accès aux journaux corporatifs et
rapidement sa situation s'améliore. Selon son habitude, il
continue à changer d'employeur et commence à fréquenter
l'École de Coiffure
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Salon de coiffure à la guerre
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Dès 1913, il est considéré dans
le milieu de la coiffure, comme un bon ouvrier.
Le temps d'effectuer son service
militaire étant arrivé, il est affecté au 2ème groupe de
Chasseurs cyclistes. Alors qu'il en a presque terminé avec
la vie militaire, la guerre éclate en août 1914.
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1914-1918. Comme tous les
appelés, il va vivre de terribles années? Du fait de son
affectation aux Chasseurs cyclistes, unité mobile toujours
présente là où la mort menace à tout moment, il doit
effectuer de nombreux déplacements dans les zones de
combat.
Certes, Gaston est d'abord un soldat,
mais au Front, on n'oublie pas qu'il est aussi coiffeur.
Alors, les jours de repos, il fait la barbe des copains,
leur coupe les cheveux.
On l'appelle également à l'infirmerie
auprès des malades, des blessés. Les chirurgiens, avant
les interventions ont recours à ses services, lui
demandant de raser les patients. Dans les cas extrêmes, il
lui arrive d'exécuter son travail sur des lambeaux de
chair.
Mais il s'octroie aussi quelques moments
de détente grâce à un appareil photographique prêté par un
de ses camarades de combat, qui n'avait pas le sens
artistique. Dès lors, il restera un « piqué » de la photo
et de la caméra.
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Georges en 1915
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11 novembre 1918. Après 4 ans
d'enfer, retentit enfin la sonnerie annonçant la fin des
hostilités. Le front est en liesse, c'est du délire. Finie
cette affreuse guerre. Hélas ! pour un grand nombre de
soldats blessés ou mutilés, la vie ne sera jamais plus la
même et, dans les familles, il manquera souvent quelqu'un.
Pour Gaston, il ne reverra plus son frère adoptif,
Georges, tombé au champ d'honneur quelques mois avant
l'armistice.
1919 voit la vie peu à peu
reprendre ses droits. En tant que coiffeur, il faut à
Gaston un certain temps pour retrouver sa dextérité et
pour s'adapter à l'évolution de la femme qui a une grande
incidence sur la mode.
1920 marque le début des années
folles avec la percée des grands couturiers, Poiret, Coco
Chanel. En coiffure, la coupe à la garçonne fait fureur
tout comme les ondulations que l'on fait encore au fer à
friser. Les frisures réalisées selon cette technique étant
trop éphémères, il faut trouver un moyen de les rendre
plus durables. Et c'est la naissance de l'Indéfrisable, un
procédé de permanente à chaud inauguré par un coiffeur
londonien, Karl Nestlé, apparaît. Puis à Paris une ou deux
maisons sortent également un appareil, mais comme celui-
de Nestlé avec électricité directe sur les bigoudis, ce
qui n’est pas sans danger. Ce matériel couteux ne peut
être utilisé que par les coiffeurs à la clientèle aisée.
Gaston, qui a la chance de travailler chez l'un d'entre
eux, dont le salon est proche de l'avenue Junot (18e), va
pouvoir juger des avantages et des inconvénients de ce
nouveau principe.
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1921 est l'année du mariage de
Gaston avec Jeanne Brûlé, une cousine germaine. Leurs
seules richesses : leurs mains et leur courage.
Ils rêvent d'avoir leur propre salon de
coiffure mais il va falloir faire des économies afin de
constituer le pécule nécessaire. En attendant, ils logent
dans une chambre sous les toits au 7 rue Montcalm (18e).
Les commodités sont sur le palier. Leur seul luxe, une
porte-fenêtre ouvrant sur un balcon.
Bientôt Gaston retrouve l'École de
Coiffure. Son professeur est René Rambaud, qui a
été durant 30 à 40 ans le Dior de la coiffure. Celui-ci,
appréciant les qualités de son élève, lui propose un
emploi dans son salon situé rue du Faubourg St Honoré.
Mais le natif du petit village de Pont sur Vanne ne se
sent pas à l'aise dans ce milieu mondain. Très vite, il
réintègre le quartier Junot à Montmartre.
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En 1924, il sent que le moment de
réaliser son rêve est peut-être proche, avec toujours en
arrière-pensée sa dette envers ses parents. Il a en effet
une idée : trouver un système peu onéreux, capable de
remplacer le coûteux appareil électrique et en faire
bénéficier les petits coiffeurs. L'indéfrisable, c'est
quoi ? Un liquide plus ou moins actif qui, sous l'effet de
la chaleur, ramollit le cheveu. Ce dernier, enroulé sur un
bigoudi, devient frisé en se refroidissant.
Mais le chauffage par électricité
présente certains inconvénients. Outre que cette énergie
n'est pas encore distribuée partout, le fait que les
bigoudis soient reliés directement à une source électrique
n'est pas sans danger. Par ailleurs, ce type de chauffage
progressif dessèche plus ou moins le cheveu, donc
l'altère. Or Gaston est bien trop amoureux du beau cheveu
sain et souple pour accepter ce système. C'est alors
qu'une idée, aussi simple que géniale, naît dans le
cerveau du fécond inventeur. Il imagine un fer à la forme
particulière, s'adaptant parfaitement sur le bigoudi,
chauffé sur un réchaud à alcool ou à gaz.
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Ce procédé inédit de coiffure est d'un
prix très inférieur à l'Indéfrisable par électricité. Le
système Gaston, l'ondulation sans électricité, est né et
va être vulgarisé. Roulage-racine, chauffage dégressif -
qu'il a toujours prôné - liquide de base adapté, tout est
prêt pour l'expérimentation qui se fera sur des dames de
la famille, ravies de servir de modèles puisqu'elles
seront magnifiquement coiffées.
Juin 1926: Les résultats étant
prometteurs, Gaston dépose son .brevet qui est agréé. Son
épouse très adroite et parfaitement organisée, va le
seconder efficacement et deviendra sa collaboratrice. De
plus, le temps de quelques mois, un ami au chômage se
joint à eux et propose de les aider tant manuellement que
matériellement. Force est donc de continuer à travailler
dans leur chambre de 16 m² au 7e étage du 7 rue Montcalm.
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Octobre 1926 Gaston, conscient du
rôle joué par la publicité dans les activités
commerciales, fait passer une annonce dans le journal
professionnel le « Capilartiste». Il y invite la
corporation des coiffeurs à assister à une première
démonstration de son système d'ondulation sans
électricité».
Elle a lieu le lundi 4 octobre, 131 rue
Ordener dans le 18e arrondissement. Selon une publicité de
l'époque, une autre présentation se tiendra dans un espace
plus grand, le 1er décembre à 21h, à la Brasserie Coquet,
place Blanche.
D'autres suivront.
Les résultats ne se font pas attendre.
Le courrier arrive d’Afrique, d’Asie et particulièrement
de Turquie de Grèce. Les ventes se multiplient, les
finances s'améliorent.
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Cela permet à Gaston de louer un local,
7 rue de Trétaigne (18e), comportant salle de
démonstration, salle de manutention, atelier, bureau, et
en sous-sol réserves et laboratoire, car il faut à la fois
fabriquer et vendre.
La salle de démonstration servira aussi
d'école aux coiffeurs qui doivent s'initier au montage de
la permanente et à la technique de la mise en plis.
L'école est ouverte tous les jours et le
lundi et le mercredi, le soir de 20h30 à minuit.
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Gaston est maintenant à la tête d'une
entreprise importante. Pour faire face au travail de
fabrication, commander et réceptionner les fournitures,
préparer les livraisons...il s'entoure d'une solide
équipe. L'ambiance est familiale.
Gaston sait qu'il apporte beaucoup à son
personnel mais il reconnaît que sans eux, il lui serait
impossible de progresser. Aussi en tant que patron engagé
sur le plan social, il leur attribue un salaire honnête
et, à partir de 1928, leur offre le mois de décembre
double et une semaine de congés payés.
Rappelons qu'au plan national, il faudra
attendre 1936 pour que les salariés bénéficient de ce
dernier avantage.
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1927. Le bouche à oreille
fonctionnant encore plus vite que la publicité.
Les journaux annoncent « Révolution dans
la coiffure ». La première grande exposition-démonstration
du « Système Gaston >>, a lieu au Palmarium et
obtient un succès inouï.
Une triple file attend. Il s'en suit
inévitablement des empoignades nécessitant la présence
d'un service d'ordre qui restera en place durant la
semaine de l’exposition. Ce fait relaté dans les journaux
apporte à Gaston une publicité inattendue et gratuite.
Après Paris, des démonstrations ont lieu
dans le Bordelais, le Lyonnais, la Bourgogne, l'Alsace.
Puis elles franchissent les frontières remportant de
francs succès en Belgique, en Hollande et à Londres où
lors de la première prestation, on frôle la catastrophe.
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Gaston s'y est rendu avec deux amis dont
l'un, bilingue, saisit une bribe de conversation tenue par
un concurrent qui, parlant de Gaston, annonce: « Il a
perdu d’avance, nous avons rincé la chevelure au vinaigre
»
Le maître coiffeur, mis au courant, ne
perd pas son sang-froid. Il réfléchit très vite: «Trop
tard, pense-t-il, pour refaire un shampoing. Une seule
solution : rincer chaque mèche de cheveux l’Eau Bleue,
afin d'éliminer le vinaigre».
Au final, comme d'habitude, la réussite
est au rendez-vous. Ces succès attisent les jalousies et
amènent aux réunions des contradicteurs. Ainsi, lors d'un
rassemblement à Bordeaux, lorsqu'il pénètre dans la salle,
Gaston a comme un étrange pressentiment. Ses adversaires
sont prêts à agir. En effet, au cours de la démonstration,
un participant, très grand seigneur, se lève et demande
sur un ton théâtral « Et quand votre fer n'est pas assez
chaud, que faites-vous ?>> La réponse est d'une
simplicité désarmante : « Eh bien, Monsieur, je le laisse
chauffer ». L'assistance amusée rit et applaudit. Et comme
toujours la séance se termine avec de plus en plus de
convaincus de l'efficacité du principe.
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1929. La clientèle des salons
s'accroit et les coiffeurs peuvent prétendre à un matériel
plus moderne. L'entreprise Gaston sait qu'elle doit
évoluer si elle ne veut pas se laisser distancer, tout en
restant fidèle au système qui a fait ses preuves : «
roulage-racine, chauffage dégressif >>.
Mettant à profit ses connaissances en
électricité, Gaston toujours bouillonnant d'idées, crée un
appareil qui améliore le système originel. Le
développement et la mise au point du thermostat
nécessitent l'aide d'un technicien.
A sa présentation pour un brevet, il
reçoit un coup très dur, il ne pourra vendre l'appareil
que sous licence. Mais cet échec relatif ne décourage pas
le fécond inventeur.
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Découvrez le catalogue complet de
Gaston
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1931. Il modifie la composition
du liquide à permanente et parvient à friser à froid
quelques mèches d'essai, mais le cheveu est abimé. Gaston
refuse alors de persévérer dans cette voie et ne fait pas
breveter on invention. On sait aujourd.hui que c'était une
erreur de sa part car la permanente froide, sortie en
1947-48, est aujourd'hui la seule commercialisée, même si
au début, les résultats n'étaient pas à la hauteur des
attentes.
1933. En février a lieu le
premier tirage de la loterie nationale. Toute l'équipe du
7 rue de Trétaigne prend un billet et elle gagne, pas le
premier prix, mais cela reste honorable. Et les voilà tous
partis à la Bourse avec la camionnette affichant la raison
sociale de l'entreprise Gaston. Les journalistes sont là.
Encore une publicité gratuite !
1936. Pose d'un compte-temps, un
petit plus, pour les appareils « Gaston ».
1939. Sortie sur le marché
d'appareils basés sur le même principe, mais d'un aspect
plus luxueux. Hélas!, en septembre la seconde guerre
mondiale éclate. Grand point d'interrogation. Y a-t-il
encore un avenir dans la coiffure?
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1940-1945, c'est la défaite
suivie de l'occupation avec son lot de restrictions, de
difficultés pour se procurer les matières premières. Dans
la répartition des bons, il n'est pas le plus favorisé.
Les coupures d'électricité sont un autre handicap.
Les clients conservateurs ressortent «
les célèbres fers ».
Enfin beaucoup de coiffeurs sont
prisonniers. Aidé par ses fidèles fournisseurs, Gaston va
se battre pour que leurs épouses survivent. Ces clientes
manifestent leur reconnaissance en envoyant rue de
Trétaigne, quant elles le peuvent du ravitaillement, ce «
trésor >> est partagé avec le personnel. De plus, en
marge de sa profession, durant toutes ces années
difficiles, il met son talent de photographe au service de
la Résistance, en particulier pour la réalisation de
fausses cartes d'identité.
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article nécrologique de M. Gaston Creveau
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1945-1952. La Maison retrouve un
meilleur rythme et une nouvelle clientèle. Pourtant,
voyant qu'ils sont dans l'impossibilité de transmettre ce
bien à la famille, Gaston et Jeanne décident de vendre. La
transaction a lieu au printemps 1952. Les successeurs
fermeront peu de temps après. Et c'est le retour au pays
natal, dans la maison familiale de Pont sur Vanne. Le
couple mène une vie simple. Gaston est particulièrement
heureux de retrouver ses amis d'enfance, sa colline, la
chasse et la pêche. Il s'investit dans la vie publique du
village dont il est, pendant dix ans, le maire au service
de chacun.
1965, sa santé se dégrade et il
décède le 1er novembre 1968, regretté de tous. Ce jour-là
disparaît un homme de bien, sensible, généreux, d'une
grande simplicité. Cet esprit inventif mit l'indéfrisable
à la portée des gens modestes. Le monde de la coiffure ne
paraît plus s'en souvenir et c'est bien regrettable.
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