Plan de Gondet (1741)
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C'est en 1739 que le
domaine de Theil devint la propriété des Mégret qui possédaient déjà
Passy depuis 1719.
Un document daté du 4
février 1741 qualifie le château de "maison forte" et un plan de la
même époque nous le situe dans un vaste parc avec de grandes allées. Ce
dernier document est peut-être l'œuvre de Gondet, arpenteur royal au
bailliage de Sens, qui a été chargé par Madame de Beaucousin de dresser
un terrier de ses possessions et logé au château de Theil pour ce faire
.
Le château demeura dans la famille de Sérilly jusqu'à
la révolution.
La rénovation du château
s'effectua sans doute entre 1773 et 1784. Elle fut exécutée par
l'architexte Alexandre Brongniart.
C'est cet aspect du
château que nous livre le lavis d'encre conservé par la Société
Archéologique de Sens.
M. de Sérilly, Trésorier
Général au département de la Guerre, jouissait, lors de son mariage en
1779, d'une importante fortune, mais de mauvaises affaires et la perte
de son poste l'obligèrent a vendre plusieurs de ses biens, dont la
terre et baronnie de Theil, avec son château "construit à la moderne",
qu'il vendit par adjudication le 29 juillet 1791 à son cousin le
ministre Armand Marc de Montmorin, pour 826.590 F .
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Celui-ci, ministre des
Affaires étrangères de Louis XVI, fut massacré le 2
septembre 1792.
Ne pouvant se réfugier à
Theil, mis sous séquestre, sa
famille fut accueillie à Passy par les Sérilly.
Mais, le 13 février 1794,
M. de Sérilly fut arrêté, puis son épouse et, le 6 avril, ce fut au
tour de Madame de Montmorin, de sa fille la comtesse de La Luzerne et
de son fils Hugues Calixte. Seule Pauline de Beaumont, la dernière
fille du comte de Montmorin, fut laissée libre.
Le 10 mai 1794, à Paris,
Madame de Montmorin et son fils, ainsi que M.
de Sérilly et son frère M. d'Etigny furent guillotinés avec Madame
Elisabeth, sœur de Louis XVI, et de nombreux sénonais. Madame de La
Luzerne mourut dans sa cellule le 8 juillet. Seule Madame de Sérilly,
s'étant déclarée enceinte, fut épargnée et sauvée par la chute de
Robespierre.
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Quant au château de Theil,
il avait été mis sous séquestre et le serrurier Flogny fut obligé en
1794 de demander les outils qu'il avait laissés au château où il
travaillait pour M. de Montmorin .
Après la Terreur, Pauline
de
Beaumont reprit possession des lieux.
Madame de Sérilly épousa
en janvier 1796 le chevalier de Pange qui
mourut le 15 juillet de la même année. Puis le 3 septembre 1798, elle
épousa le marquis de Montesquiou, qui mourut le 30 décembre, et elle le
suivit dans la tombe le 17 avril 1799.
Ce dernier mariage, avec
un
personnage possédant une grande fortune, permit aux quatre enfants
qu'elle avait eus avec M. Mégret de Sérilly de racheter à Pauline de
Beaumont le château de Theil le 4 juillet 1800 .
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Lavis de Brongniart
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Cadastre napoléonien (1835)
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Malheureusement, ils ne
purent le
conserver et alors que l’Almanach de Sens pour 1808 indique que le
village de Theil est remarquable par un beau château , Théodore Tarbé
écrit dans sa Topographie que " le château de Theil, de construction
moderne, a été démoli en 1809 en entier" . Pour confirmer cette note,
les Affiches de Sens du 28 février 1810 publient l'avis suivant : "
Matériaux de toute espèce à vendre provenant de la démolition du
château de Theil, s'adresser au château de Theil " ; et dans celles du
20 mars 1810, on peut lire : " Avis : plusieurs milliers de plomb et
autres matériaux de tout genre à vendre provenant des démolitions du
château de Theil " .
Un plan en mauvais état
daté de 1817
montre le parc avec ses pièces d'eau et ses allées conservées.
Mais, en
1894, une modification du tracé de la Route Nationale 5
(l'ancien "Chemin des Romains") lui fait traverser le parc
pratiquement à l'emplacement des fondations du château.
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Vous pouvez
découvrir l'article complet de Bernard Brousse sur l'ancien château de
Theil
dans notre bulletin N°13 "Au courant de la Vanne" de
décembre 2013.
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